Cartographie des risques de corruption dans le secteur de l'éducation du Kosovo

19 Novembre 2015

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l'IIPE ont récemment publié un rapport qui analyse où se situent les risques de corruption dans l'administration des services éducatifs du Kosovo. Le rapport contient également des recommandations pour lutter contre la mauvaise gestion des ressources allouées et pour assurer l'intégrité dans ce secteur.

À l'invitation du PNUD en 2014 et en étroite collaboration avec le projet d’Appui aux efforts anti-corruption au Kosovo (SAEK) du PNUD, et avec l'Agence de lutte contre la corruption au Kosovo, l'IIPE a dressé une carte des risques actuels de corruption à tous les niveaux des services éducatifs du Kosovo.

Cette évaluation est fondée sur les résultats d'une enquête du secteur de l'éducation, qui a révélé que plus de la moitié des personnes interrogées considèrent la corruption comme un problème majeur dans les écoles.

L’évaluation comprend une étude de la documentation disponible et la conduite d’entretiens approfondis avec les principaux responsables au niveau central mais également régional, municipal, universitaire et scolaire. Son objectif global consiste à identifier les risques de corruption dans le secteur de l'éducation afin d’élaborer des stratégies pour venir à bout des blocages en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.

Le rapport fournit une analyse détaillée des risques de corruption dans trois domaines principaux : le financement, la gestion des enseignants, et la passation de marchés publics.

Principales conclusions :

  • Les principaux risques concernent la production et la distribution de manuels scolaires (au niveau du ministère) ;
  • Les écoles n’ayant pas d’autonomie, les risques sont faibles au niveau des établissements scolaires ;
  • Les principaux risques concernent le pouvoir discrétionnaire des  départements en charge de l'éducation au niveau municipal, en particulier dans le domaine du recrutement du personnel et de la construction et l'entretien des écoles ;
  • Des risques majeurs existent au niveau universitaire dans les trois domaines d’étude.

Afin de renforcer la lutte contre la corruption au Kosovo, le rapport recommande les mesures suivantes :

  • Réaliser une enquête de suivi des dépenses publiques de l’allocation spécifique pour l'éducation, depuis le ministère des Finances, jusqu’aux municipalités et aux écoles ;
  • Soutenir les efforts de la municipalité de Pristina pour normaliser les nouvelles procédures dans le domaine du recrutement du personnel et de la passation des marchés publics ;
  • Organiser des ateliers de renforcement des capacités pour les responsables municipaux de l'éducation, de manière à aboutir à la signature d'une Charte de la transparence dans l'éducation par tous les responsables municipaux de l'éducation ;
  • Développer un module de formation pour promouvoir le comportement éthique des acteurs scolaires, et faire en sorte qu’il soit inclus, en particulier, dans la formation initiale et continue des enseignants ;
  • Sur une base compétitive, inviter les étudiants de l'Université de Pristina à développer une plate-forme électronique sur les questions de transparence.

Le PNUD Kosovo et l'IIPE continueront  à promouvoir la transparence institutionnelle, la responsabilité et l'intégrité en 2016, avec pour priorités l'autonomisation des citoyens et l'accès à l'information.

Télécharger le rapport complet (en anglais) ici.

Toutes les références au Kosovo sont faites dans le cadre de la Résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité de l'ONU.