Des plans d’actions dans la continuité des plans stratégiques

   Par Khadim Sylla

 

Le plan stratégique de l’éducation traduit la vision des autorités nationales du développement du secteur. 

Guide de l’action gouvernementale, ce plan se décline en un ensemble d’orientations et de stratégies de mise en œuvres cohérentes des priorités de développement. Son élaboration s’appuie sur un diagnostic rigoureux qui met en évidence les atouts, les contraintes et les défis caractéristiques du système éducatif. Les modèles de projection et de simulation financière qui le sous-tendent permettent de définir, avec une relative précision, un scénario de référence qui doit satisfaire, d’un point de vue à la fois technique et financier, la double exigence de faisabilité et de pérennité. Outre la pertinence des orientations, la qualité d’un plan stratégique s’évalue à l’aune de ces deux critères. 

Or, faisabilité et pérennité sont également pertinentes dans la préparation des plans opérationnels à court et moyen terme qui définissent la feuille de route concrète de l’action publique à travers des programmes et des projets en lien avec la vision stratégique. Les entités responsables, les acteurs de la réalisation des programmes ainsi que les budgets d’exécution sont spécifiés dans les plans opérationnels. Il en est de même pour les questions essentielles de reddition des comptes et de responsabilité des acteurs.

En réalité, la cohérence entre le plan d’opérationnel et le plan stratégique est bien souvent insuffisante. Les raisons en sont multiples : le plan stratégique peut être construit sur la base d’objectifs de politiques éducatives, alors que le plan opérationnel est bâti selon la structure administrative ou pédagogique du ministère ; l’estimation des ressources financières disponibles dans le plan stratégique est souvent amputée des contributions des partenaires, alors que ces financements sont systématiquement pris en compte dans le plan d’opérationnel ; un décalage chronologique trop important entre les plans peut rendre obsolètes des estimations et indicateurs utilisés dans le plan d’opérationnel. Il est essentiel d’assurer la cohérence et la continuité entre les deux plans en harmonisant leur structure d’élaboration et en estimant plus précisément, informations à l’appui, les ressources mobilisables.

Aussi, sur le plan méthodologique, il importe d’inscrire dans un même continuum les processus d’élaboration du plan stratégique et du plan d’opérationnel. Plus spécifiquement, il s’agit d’incorporer dans le cadrage macrofinancier les ambitions de financement des partenaires (communautés, partenaires techniques et financiers, ONG…) que l’on retrouve généralement dans les plans d’opérationnel. Cette approche permettrait de réduire les marges d’erreur sur les ressources disponibles. Ce faisant, le seuil d’acceptabilité du déficit de financement, calculé en comparant les ressources et les dépenses, pourrait être estimé avec plus de précision. Cette démarche favorise une meilleure articulation entre les deux documents de plan, en particulier sur la question centrale du financement.

Dans sa mission d’appui aux États membres de l’UNESCO, l’IIPE poursuit ses efforts d’amélioration des outils méthodologiques d’élaboration des plans en mettant à profit son expérience de terrain. 

 

 

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