Du Burkina Faso à la France, une participante raconte son parcours

27 Juillet 2017

Alors qu’est achevé le Programme de formation approfondie (PFA) et avant son retour au Burkina Faso, Angèle Ouedraogo nous a raconté son parcours professionnel en gestion de l’éducation. 

« Je m’appelle Angèle OUEDRAOGO et je viens de Burkina Faso. Le système éducatif de mon pays fait face à de multiples difficultés. C’est pour cette raison que j’ai pris la décision de venir à l’IIPE afin de me former et d’apporter ensuite ma modeste contribution au système éducatif burkinabé. La formation à l’IIPE m’a permis d’acquérir des compétences techniques essentielles dans la gestion et la planification de l’éducation : développement des modèles de simulation, méthodes quantitatives, formulation de politiques éducatives, diagnostic du secteur de l’éducation et système d’information de gestion de l’éducation (SIGE), entre autres. 

J’ai une licence en Lettres modernes et un master en gestion de projet. J’ai été formée au cycle A de L'École nationale d'administration et de la magistrature où j’ai obtenu en 2013 un diplôme de Conseillère d’administration scolaire et universitaire. Actuellement je suis en service à la Direction générale des études et des statistiques sectorielles de l’Éducation nationale du Burkina Faso. Dans ce cadre, je contribue notamment à l’élaboration des documents de planification opérationnelle tels que le plan d’action annuel, les programmes d’activité, le Cadre de dépense à moyen terme (CDMT), le budget programme, la monographie des communes et la programmation pluriannuelle des infrastructures éducatives.

À mon retour au Burkina Faso, si l’occasion se présente je m’inscrirai dans un doctorat en Politique éducative. Mais, si je suis appelée à occuper un poste à responsabilité je n’hésiterai pas car avec les compétences acquises ici à l’IIPE je suis prête à assurer un bon travail au bénéfice de mon pays. »

 

L’IIPE s’est entretenu avec Angèle Ouedraogo, secrétaire de l’Association des stagiaires de la promotion 2017 du PFA. 

1. Pourquoi est-il important que des femmes occupent des fonctions de direction en planification et gestion de l’éducation ? 

Figures comme Koumba Boly Barry, ministre de l'éducation nationale et de l'alphabétisation de 2011 à 2014, et Odile Bonkoungou, ministre sous le Plan décennal de développement de l'éducation de base (PDDEB), ont vraiment travaillé pour le développement du système éducatif burkinabé. L’expérience démontre que les femmes gèrent mieux l’éducation, n’est-ce pas pour cela qu’un adage populaire dit qu’« éduquer une fille c’est éduquer une nation » ? 

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2. Quelle est la barrière la plus importante que doivent franchir les femmes lorsqu’elles souhaitent occuper un poste de direction au sein du ministère de l’Éducation du Burkina Faso ? 

C’est la contrainte de vie familiale. La femme doit consacrer plus de temps à la vie familiale au détriment de la vie professionnelle, au risque de se faire répudier. 

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3. Quel est votre meilleur conseil pour les femmes qui souhaitent faire de la planification de l’éducation ?

Je leur dirai de ne surtout pas hésiter à venir se former ici à l’IIPE, qui est une référence en matière de renforcement de capacités. Et de toujours persévérer dans ce qu’elles font car vouloir s’est pouvoir.

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4. À l’horizon 2030, quelles seront les difficultés et opportunités en éducation au Burkina Faso ? 

Pour les difficultés je pourrais citer le manque d’infrastructures d’accueil qui sera engendré par une forte demande, la prolifération des sites aurifères qui attirent beaucoup d'élèves, les grossesses précoces et non désirées en milieu scolaires qui contraignent les filles à abandonner l’école, et la baisse du niveau qui sera occasionnée par la politique du passage automatique au niveau du primaire, notamment.

Pour ce qui est des opportunités, je retiendrais par exemple le maintien des filles à l’école à travers les actions déjà entreprises pour lutter contre le mariage précoce et les grossesses en milieu scolaire, la réduction des disparités régionales et liées au genre, la réduction de l’analphabétisme grâce à l’atteinte de la scolarisation primaire universelle. 

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