Journée internationale de la femme 2016

08 Mars 2016

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International Women Day 2016 - Interview Mioko Saito IIEP UNESCO
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International Women Day 2016 - Interview Mioko Saito IIEP UNESCO

Le 8 mars, Journée Internationale de la femme, est une opportunité pour faire le point sur les progrès récents observés en matière de parité mais c’est aussi l’occasion de lancer un appel à agir pour faire accélérer la progression de la parité dans l’éducation. Dans de nombreux endroits du monde, les filles et les femmes continuent à se battre pour avoir le même droit et le même accès à l’éducation que les garçons. A l’occasion de cette journée importante, l’IIPE s’entretient avec Mioko Saito, experte de l’Institut sur les questions d’égalité des sexes, en particulier face aux résultats scolaires, pour expliquer en quoi ce combat pour l'égalité démarre dès les premières étapes de la planification de l’éducation. 

 

IIPE: Comment travaillez-vous avec les planificateurs du domaine de l’éducation et autres parties prenantes pour éradiquer les inégalités de genre dans les systèmes éducatifs ?

Mioko Saito:  En 2014-2015, j’ai initié un projet d’intégration des questions de genre dans les outils de formation de notre programme de formation approfondie (PFA) de l’IIPE. Nous espérons que cette initiative ait un impact sur nos participants (des planificateurs de l’éducation qui viennent du monde entier) qui sont aussi en charge de mettre en place des politiques d’égalité des sexes dans l’éducation. Nous avons souhaité l'intégration de ces éléments dans les outils de formation car la formation est une activité prioritaire pour nous, elle est au cœur de l’IIPE. Ensuite, les outils de formation sont les produits de l’IIPE les plus visibles et les plus diffusés puisqu’ils sont également utilisés dans le cadre de la recherche, de nos activités de coopération technique et qu’ils sont partagés avec notre réseaux de centres de formation partenaires. De plus, je suis en charge de construire une grille pour évaluer l’intégration de cette question de la parité et ce, en me basant sur divers critères (terminologie, stéréotypes, références, données, et type, niveau ou problème d’égalité). Je dois également apporter des propositions concrètes afin que les outils de formations de l’IIPE soit plus sensibles et attentifs aux questions sexo-spécifiques. J’ai discuté avec tous les coordinateurs de cours à propos de la faisabilité de mes propositions, les décisions à prendre concernant les « engagements » et le suivi régulier des progrès accomplis dans la mise en œuvre du projet. En me basant sur cette expérience, j’organiserai et coordonnerai un cours à distance en 2016 intitulé « le pilotage et l'évaluation de l’égalité entre les sexes en éducation » dispensé en anglais). 

 

IIEP: Bien que nous ayons pu observer de grand progrès en matière d’égalite des sexes depuis quelques décennies, entre autres par la diminution de moitié du nombre de filles abandonnant l’école avant la fin de l’école primaire, il reste encore beaucoup à faire. Quelles sont, selon vous, les ressources indispensables pour poursuivre la lutte contre cette inégalité ?

Mioko Saito: En effet, il s’agit d’une question très importante. En 2013-2014 j’ai travaillé avec le Royaume-Uni sur un projet financé par le Département pour le Développement International, qui visait à faire le bilan des actions entreprises pour améliorer l’éducation des filles et pour promouvoir l’égalité entre les sexes. A la fin, nous avons trouvé des liens très intéressants entre plusieurs types d’interventions (ressources, politiques et normes) et divers niveaux de résultats (participation, apprentissages, et autonomisation). Par exemple, dès lors qu'on met des toilettes à disposition et qu’on propose des serviettes hygiéniques, on observe une progression du taux d’inscription, mais pas des apprentissages. L’embauche d’enseignantes est motivée par le fait qu’elles peuvent servir de modèle pour les jeunes filles. Toutefois, elles doivent être dotées d’un niveau de connaissances élevé afin d’avoir un impact positif sur les apprentissages des élèves. De plus, il y a quelques données prometteuses concernant les interventions abordant les normes tels que les clubs pour filles et le travail collaboratif entre filles et garçons sur l’égalité des sexes.