Les planificatrices de l’éducation nous parlent de l’université d’été

02 Octobre 2017

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IIEP-UNESCO

En août dernier, dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD), l’IIPE a invité 32 femmes de 23 pays à participer à une université d’été qui leur était dédiée, visant à renforcer leurs capacités en matière de planification ainsi que leur aptitude à diriger.

La formation, intitulée « Politique, planification et leadership pour un développement durable de l'éducation », comprenait deux volets : une phase de formation en ligne de deux semaines, puis une semaine de résidence au siège de l’IIPE, à Paris.

Venues du Bhoutan, d’Oman et du Kenya, trois femmes nous ont livré leurs réflexions sur leurs nouvelles compétences et leur volonté de concrétiser le programme des ODD.

De nouvelles opportunités d'évolution de carrière.

Tashi Lhamo, responsable des programmes au Ministère de l’éducation du Bhoutan, a déclaré que la formation avait été l’occasion d’ajouter une corde à son « arc professionnel ».

« Après avoir assisté à cet atelier, je comprends mieux comment fonctionne la planification, le suivi et l’évaluation. C’est un réel avantage pour mon profil. Et assister à un atelier international  aussi prestigieux est un vrai plus pour ma carrière. »

Que signifie la parité ?

Tashi Lhamo déclare aussi que le programme a aidé les participantes à comprendre véritablement les indicateurs et à les interpréter. « Nous ne sommes pas toutes statisticiennes. Que signifie vraiment la parité ? On sait que c’est le nombre de filles divisé par le nombre de garçons, mais que veut dire ce chiffre, voyez-vous? »

Bushra Al-Busaidi, directrice adjointe du département de recherche au Ministère de l’enseignement supérieur d’Oman, affirme avoir pu, grâce à la formation, améliorer ses compétences concernant l’utilisation d’indicateurs, et notamment comparer ceux du primaire et du secondaire à ceux utilisés dans l’enseignement supérieur.

« La formation m’a appris comment planifier, comment assurer un suivi et comment évaluer ; comment mener une discussion, comment prendre la tête d’un groupe et comment corriger les erreurs au sein du groupe. Elle me sera d’une grande aide », a-t-elle ajouté.

Participer davantage à la mise en œuvre et au suivi de l’ODD 4

 

Selon Lucy Gaithi, économiste au Ministère kenyan de la décentralisation et de la planification, l’université d’été a contribué à renforcer ses compétences sur les besoins en données de l’ODD.

« J’ai participé à la préparation du rapport sur les données de mise en œuvre de l’ODD, qui analyse les progrès accomplis jusqu’à présent. L’un de mes objectifs, à travers cette formation, est de mieux comprendre comment identifier les besoins de l’ODD 4 en matière de données. »

Dès la première phase de la formation, Gaithi a commencé à réfléchir avec les ODD en ligne de mire : « Pendant le cours en ligne, j’ai interagi avec le Ministère de l’éducation et je me suis rendu compte du chemin qui reste encore à parcourir, car bien que nous produisions de nombreuses statistiques, nous ne satisfaisons pas les besoins des ODD ».

Le contenu de la formation qui a trait aux modèles de projection et de simulation s’est révélé particulièrement intéressant aux yeux de Gaithi. D’après elle, l’un des obstacles sur lequel butent souvent les pays qui s’efforcent d’atteindre l’ODD 4 est le manque de compétence en matière de budgétisation d’un plan pour l’éducation. Par essence, la planification de l’éducation consiste à établir des priorités, et bien sûr, comme l’explique Gaithi, « il faut budgétiser ces priorités ».

Concernant le processus de simulation, elle ajoute : « C’est génial, c’est quelque chose dont je vais me servir en rentrant ».

 

Entretiens menés par Kelsey Sherbondy et Vanessa Argote Ramos.