Préserver les capacités opérationnelles durant la fermeture des écoles

Ce document fait partie d'une série de cinq documents destinés à soutenir les pays par des recommandations pour garantir l'accès à une éducation de qualité au temps de la COVID-19. Voir la série

Il est essentiel d’assurer la continuité de l’apprentissage en temps de crise. Cela contribuera également à la reprise une fois la crise passée : élèves et enseignants devront reprendre le cours normal de leurs activités avec un minimum de perturbations et de changements, afin de réduire autant que possible les incidences de la pandémie de COVID-19 sur l’enseignement et les résultats d’apprentissage.

Chacune des sections ci-après propose aux responsables de l’éducation des orientations destinées à minimiser et à surmonter, dans la mesure du possible, les difficultés d’ordre opérationnel qui peuvent survenir pendant une crise.

 

 

1. Assurer la continuité de l’éducation au moyen de l’apprentissage ouvert et en ligne

Lors de la fermeture des établissements scolaires, les ministères de l’Éducation (MdE) peuvent adopter des solutions alternatives (lien en anglais) de manière à ce que tous les enfants aient la possibilité de poursuivre leur apprentissage. Il importe que les solutions choisies soient flexibles, accessibles, inclusives et qu’elles tiennent compte des questions de genre, sans oublier les besoins propres à différents groupes et notamment les populations démunies et marginalisées (par exemple les filles, les enfants en situation de handicap et ceux issus de milieux socioéconomiques défavorisés).

  • Examiner les ressources techniques et humaines disponibles dans le secteur de l’éducation en matière d’apprentissage à distance. Cette analyse éclairera le choix des solutions possibles.
    - Les solutions fondées sur des technologies avancées incluent les stratégies d’apprentissage en ligne, comme les plateformes d’apprentissage numérique, les cours en ligne ouverts à tous (ou MOOC, pour massive open online courses), les cours filmés et diffusés en direct et les ressources éducatives libres (REL), notamment les manuels libres.
    - Les solutions à basse technologies comprennent les programmes radiophoniques et télévisés diffusés localement ou à l’échelle nationale.
    - Les solutions qui ne supposent pas de recours aux technologies comme la distribution de feuilles d’exercice et d’autres supports imprimés que les apprenants peuvent utiliser chez eux. Si les modalités logistiques le permettent, il est crucial que les communautés qui ne bénéficient pas d’un accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC) disposent d’autres modes d’apprentissage.
  • Comparer les programmes d’apprentissage à distance déjà en place dans le pays ou au-delà des frontières, et voir lesquelles de ces ressources peuvent être adaptées aux besoins de la situation actuelle. Pour des exemples de plateformes nationales d’éducation à distance, consulter la page web de l’UNESCO (en anglais) consacrée aux réponses apportées par les Etats face à la COVID-19.
  • Remédier aux difficultés d’apprentissage que peuvent rencontrer les groupes les plus vulnérables (en anlgais).
  • Évaluer les besoins financiers de l’éducation à distance fondée sur les nouvelles technologies et identifier des partenaires et donateurs (comme les acteurs du monde des TIC) afin d’en garantir l’accès à tous les élèves.

2. Trouver des alternatives aux examens nationaux

Lorsque les Etats sont contraints d’annuler les examens de fin d’année en raison d’une crise, les responsables de l’éducation peuvent envisager d’autres méthodes d’évaluation des élèves (en anglais). L’un des principaux enjeux consiste alors à veiller à ce que les solutions alternatives a) donnent une juste représentation de la performance et b) ne pénalisent pas certaines catégories d’élèves. Il importe également de veiller à ce que le système soit harmonisé au niveau national et que les élèves aient la possibilité de contester leur note finale. Plusieurs options s’offrent aux responsables de l’éducation.

  • Utiliser les résultats des examens blancs qui ont déjà eu lieu, les évaluations des enseignants et les estimations de notes.
  • S’appuyer sur le contrôle continu et les travaux qui ont été réalisés dans les mois précédant la crise.
  • Conjuguer différentes sources d’information pour calculer la note finale.
  • Reporter les examens de fin d’année et les organiser au début de l’année scolaire suivante, après la crise.

 

3. Garantir la continuité et le bon fonctionnement du système de rémunération des enseignants

Même lorsque les solutions d’apprentissage à distance remplacent l’enseignement en présentiel en temps de crise, autrement dit, lorsque les enseignants ne sont pas dans la salle de classe comme à l’accoutumée, il importe que les MdE veillent à ce que les systèmes de rémunération des enseignants fonctionnent correctement. C’est en effet essentiel pour garantir la motivation, le bien-être et la sécurité des enseignants pendant la crise, veiller à la continuité de l’apprentissage des élèves et permettre un retour à la normale une fois la crise passée. 

  • Anticiper les incidences possibles de la crise sur le fonctionnement des systèmes de rémunération des enseignants, notamment en anticipant les problèmes de versement des salaires et en y remédiant.
  • Étudier des solutions de paiement alternatives, voire innovantes, comme les services bancaires mobiles, et s’assurer que tous les enseignants y ont accès. Si ce n’est pas le cas, il est essentiel de prévoir une autre solution.
  • Remédier aux problèmes liés aux contrats de travail temporaires ; veiller à préserver la motivation et le bien-être des enseignants contractuels ; et répondre aux difficultés salariales, par exemple en envisageant de fournir un soutien financier.

 

A télécharger

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