Débat stratégique sur l’efficacité de l’éducation : 3ie présente son rapport

25 Octobre 2016

COMMENT MESURER L’EFFICACITE DES INTERVENTIONS EDUCATIVES? 

L’Initiative internationale sur l'évaluation des impacts (3IE) a entrepris de répondre à cette question en réalisant une analyse systématique et exhaustive pour évaluer l'efficacité de l’éducation. 3ie a présenté ses conclusions lors du Débat Stratégique de l’IIPE-UNESCO qui a eu lieu le 20 octobre 2016.

Dans les pays à faible revenu et revenu intermédiaire, environ 250 millions d'enfants ne savent pas lire, pas écrire, ni effectuer des opérations basiques de calcul. On compte 263 millions d'enfants non scolarisés et 300 millions scolarisés mais qui n'y apprennent pas.

Une série de différentes interventions éducatives a été mise en œuvre pour résoudre ces questions et d’autres sur les enjeux éducatifs dont 3ie a entrepris d’examiner l’efficacité. Dans son analyse, la plus systématique et exhaustive jamais menée sur l’efficacité de l’éducation jusqu’à présent, 3ie a examiné l’impact de 216 programmes éducatifs dans 52 pays de faible revenus et revenus intermédiaires.

Birte Snilstveit, spécialiste senior des évaluations chez 3ie a dirigé cette étude. Avec son équipe, elle a minutieusement examiné 2000 documents pour rassembler des preuves sur les effets de 21 types d’interventions éducatives différentes allant de l’inscription à l’école, à l'aciduité en classe, en passant par l’achèvement du cursus scolaire et les apprentissages. Les études ont été menées dans 52 pays, principalement situées en Amérique latine et en Afrique sub-saharienne.
 

L’Impact des programmes éducatifs

 Ce rapport est nommé “L’impact des programmes éducatifs sur l’apprentissage et la participation scolaire dans les pays à faible revenu et revenu intermédiaire”. Son objectif est d’offrir aux gouvernements et aux agences internationales des idées sur comment identifier des programmes éducatifs efficaces en adéquation avec l’Objectif de développement durable relatif à l’éducation. Cette étude arrive à un moment où l’aide à l’éducation est en baisse. En effet, comme l’indique le rapport, le Partenariat mondial pour l’éducation estime que l’aide pour l’éducation basique a baissé de presque 8% entre 2010 et 2013 (GPE 2016).

Au début du débat, Richard Maning, président du Conseil des commissaires (3ie) a déclaré que cette étude offrait une synthèse opportune des connaissances factuelles. Il a aussi souligné combien il est important pour 3ie de partager ses résultats avec l’IIPE et l’UNESCO.


« Cette étude n’est en aucun cas aussi substantielle qu’elle ne devrait l’être, mais néanmoins c’est un aspect très important de nos activités que d’attirer l’attention des décideurs politiques sur ce rapport », a dit monsieur Manning

Birte Snilstveit, spécialiste senior des évaluations chez 3ie a dirigé cette étude. Avec son équipe, elle a minutieusement examiné 2000 documents pour rassembler des preuves sur les effets de 21 types d’interventions éducatives différentes sur l’inscription à l’école, la présence en cours, l’achèvement du cursus, ou l’apprentissage. Les études ont été menées dans 52 pays, principalement centralisées en Amérique latine et en Afrique sub-saharienne.


Source: 3ie

 

Améliorer la participation scolaire ou les apprentissages, mais pas les deux


L’un des résultats clés du rapport est le constat que les programmes de manière typique améliorent soit la participation scolaire soit les résultats des apprentissages, mais pas les deux. Les transferts d’argent sont plus efficaces pour améliorer la participation scolaire, alors que les bourses au mérite ont de meilleurs résultats sur les acquis des apprentissages. Cependant, dans certains cas comme la surveillance communautaire, le programme d’alimentation scolaire ou les interventions multi-composants, ces programmes ont montré des améliorations à la fois dans la participation scolaire et les résultats des apprentissages.


D’autres preuves du rapport ont démontré que les programmes utilisant une pédagogie structurée pour changer l’environnement de la classe ont des effets positifs plus importants et plus consistants sur les apprentissages qu’aucun des programmes inclus dans l’étude.





Source: 3ie

 

Certains résultats surprenants ont révélé que souvent il n’y a pas de nette amélioration au niveau des résultats des apprentissages avec plus de manuels scolaires. Ceci peut être expliqué par le fait que les manuels scolaires ne correspondent pas au niveau des enfants. De plus, les apprentissages assistés par ordinateur ont parfois des effets négatifs sur les apprentissages car les enfants n’ont pas appris à s’en servir correctement.

Pendant le débat Madame Sniltstveit a continué en déclarant qu’au moment de la réflexion sur la conception des programmes éducatifs, il est important de prendre en compte les barrières qui empêchent les enfants d’apprendre.

“ Nous avons besoin de programmes qui répondent à des barrières multiples simultanément. Les programmes doivent être adaptés au contexte local et aux capacités des systèmes éducatifs pour être mis en œuvre. » A-t-elle dit.

Source: 3ie

Aaron Benavot, le directeur du Partenariat mondial pour l’éducation est l’un des participants au débat. Il a réagi aussi sur les résultats du rapport en soulignant le besoin de discerner quelles sont les interventions et les programmes les plus rentables, en particulier pour guider le choix des décideurs politiques.

Si nous voulons prendre des décisions intelligentes en matière d’investissement dans le secteur de l’éducation, nous avons besoin d’information sur le coût par intervention », a déclaré monsieur Benavot.

 

 Plusieurs participants, ayant pris part au débat, ont souligné l’importance de prendre en compte le contexte local lors de l’application des recommandations du rapport. Madame Sniltsveit a manifesté son en accord en précisant que le rapport était adapté pour les agences globales et nécessité une interprétation précise au niveau du pays et de la communauté.




Ce débat fait partie de la série des Débats Stratégiques de l’IIPE sur l’Agenda Education 2030.