Préparer l'éducation pour demain

Pour la Lettre de l'IIPE, Stefania Giannini, Sous-Directrice générale pour l’éducation, UNESCO, explique en quoi la planification de l'éducation joue un rôle déterminant pour atteindre l’Objectif de développement durable n° 4 pour l’éducation

Préparer le futur est une mission intrinsèque de l’éducation. Les planificateurs de l’enseignement et les enseignants d’aujourd’hui doivent préparer les systèmes éducatifs pour le monde de demain, tout en cultivant chez les élèves un appétit d’apprendre qui sera décisif pour leur vie future. L’objet de la planification de l’éducation est de contribuer à la réalisation de ces objectifs en concevant des systèmes éducatifs qui offrent des possibilités d’apprentissage inclusives de qualité aux générations présentes et futures. Pour cela, il faut commencer par procéder à une analyse minutieuse des ressources disponibles et se mettre d’accord sur la façon de les utiliser.

Au sein de l’UNESCO, l’IIPE joue un rôle de premier plan en aidant les États membres à améliorer la planification et la gestion de leur système éducatif. Améliorer la planification et la gestion permet de renforcer les systèmes éducatifs et d’obtenir ainsi de meilleurs résultats d’apprentissage. Une éducation de qualité et inclusive a un effet multiplicateur sur l’environnement, la justice sociale, l’éradication de la pauvreté, l’égalité des genres, etc.

D’où le rôle déterminant de la planification pour atteindre l’Objectif de développement durable n° 4 pour l’éducation et les 17 objectifs de l’ambitieux agenda mondial 2030.

L’UNESCO a toutefois attiré l’attention sur un paradoxe majeur auquel l’éducation est confrontée partout dans le monde : alors que les statistiques mondiales montrent que le nombre de bénéficiaires de l’éducation est plus élevé que jamais, on dénombre encore 263 millions de jeunes qui ne sont pas scolarisés, 617 millions qui n’ont pas acquis un niveau minimum de maîtrise de l’écriture, de la lecture et du calcul, et au moins 750 millions d’adultes qui sont analphabètes. On observe en outre d’importantes disparités de qualité, d’équité et de résultats d’apprentissage dans et entre les pays mais également au sein d’un même pays.

La planification de l’éducation aide les pays à corriger ces inégalités. C’est particulièrement vrai pour les enfants et les jeunes migrants et réfugiés. Les risques de non-scolarisation sont cinq fois plus élevés pour eux, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). En cherchant à réduire le fossé entre action humanitaire et développement, la planification de l’éducation permet de réunir l’ensemble des acteurs nécessaires pour garantir aux enfants migrants, réfugiés et déplacés, un accès permanent à une éducation de qualité. C’est vital non seulement pour leur bien-être individuel, mais aussi pour la société tout entière.

Une planification efficace de l’éducation ne saurait être d’un seul bloc. En plus d’aider les pays à définir des buts et à les atteindre, elle doit conférer davantage de flexibilité aux systèmes éducatifs afin qu’ils puissent facilement s’adapter et évoluer en fonction des métiers et des compétences qui seront requises dans le futur. Planifier des systèmes éducatifs pour y introduire de l’équité, le souci de la qualité, et les rendre résilients et réactifs, sera pour tous les apprenants un gage de réussite future.

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