Qualité de l’éducation en Afrique : 15 ministres discutent des progrès accomplis

24 Octobre 2011
L’IIPE a accueilli la 8e Assemblée des ministres du SACMEQ

Ces dernières années, l’Afrique, et plus précisément les pays sub-sahariens, ont réalisé des progrès significatifs en termes de scolarisation et d’accès à l’éducation. Mais, où en sont-ils en termes de qualité ? Des études récentes montrent des résultats mitigés. L’IIPE, avec les 15 pays* qui constituent le Consortium d’Afrique australe et orientale pour le pilotage de la qualité de l’éducation (SACMEQ), a répertorié les résultats des actions menées pour atteindre l’Education pour tous (EPT) et pour améliorer la qualité des apprentissages des garçons et des filles à la fin de l’enseignement primaire : acquis des élèves, résultats d’apprentissage, équité, connaissances des enseignants, et programmes pour l’éducation préventive au VIH et du sida figurent parmi les défis que les pays du SACMEQ doivent relever.

Les conclusions du Projet SACMEQ III

Le Projet SACMEQ III, mené entre 2000 et 2007, a recueilli des données auprès d’environ 60 000 élèves, 8 000 enseignants, et 2 800 chefs d’établissements. Les premiers résultats, publiés cette année, soulèvent de sérieuses questions. Ils montrent notamment que :

  • Cinq pays seulement ont enregistré des améliorations notables à la fois en lecture et en mathématiques.
  • Les connaissances concernant le VIH et le sida  sont faibles : les programmes de prévention manquent d’efficacité dans pratiquement tous les pays du SACMEQ.
  • L’éducation pour tous a été quelque peu améliorée mais l’accroissement des effectifs ne s’est pas accompagnée d’une amélioration de la qualité des résultats d’apprentissage ; les disparités entre les sexes dans les résultats d’apprentissage sont, par ailleurs, restées les mêmes.
  • Le niveau des résultats scolaires varie aussi selon les provinces en fonction de l’emplacement géographique rural/urbain des écoles et de l’origine socio-économique des élèves.
  • Les élèves ayant suivi un enseignement préscolaire tendent à mieux réussir.
  • Il existe une corrélation positive entre la connaissance par les enseignants des matières qu’ils enseignent et la performance de leurs élèves.

Très engagés pour mettre ces constatations à profit, les 15 Ministres de l’éducation du SACMEQ se sont réunis à l’IIPE (Paris, France) les 22 et 23 octobre pour débattre de ces questions, pour faire le bilan des progrès accomplis et planifier les prochains programmes de recherche, de formation et de suivi. Irina Bokova, Directrice générale  de l’UNESCO, a participé à cette réunion et prononcé le discours d’ouverture.

 

A propos du SACMEQ

Le SACMEQ constitue un modèle de réussite en termes de coopération Sud-Sud. Il bénéficie du soutien de l’IIPE et des fonds apportés par le gouvernement néerlandais. La coopération est axée sur la fourniture de programmes de formation et de recherche destinés à développer les capacités des planificateurs et chercheurs au sein des ministères de l’éducation.

Le SACMEQ entame maintenant une collaboration fructueuse avec le Programme d’analyse des systèmes éducatifs des pays de la CONFEMEN (PASEC). Ce nouveau partenariat permettra notamment d’approfondir la connaissance des systèmes d’enseignement en Afrique et montrera que le continent tout entier s’engage résolument pour assurer la qualité de l’éducation pour tous.

 

* Botswana, Kenya, Lesotho, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles, Afrique du Sud, Swaziland, Tanzanie (Continentale), Tanzanie (Zanzibar), Ouganda, Zambie et Zimbabwe.