Un jour dans la vie de Priyanthie, planificatrice de l’éducation au Sri Lanka

01 Juin 2022

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Ancienne professeure d’anglais, Priyanthie Kodithuwakku travaille pour un département provincial de l’Éducation au Sri Lanka depuis 2014.

Priyanthie Kodithuwakku vit à Kandy, dans la province du Centre, au Sri Lanka. Elle travaille pour le ministère provincial de l’Éducation depuis 2014. Pendant une journée, nous avons suivi cette ancienne professeure d’anglais devenue planificatrice. Elle partage son temps entre visites d’écoles, réunions et formation en ligne de l’IIPE-UNESCO sur la planification et la gestion de l’éducation. Son objectif : utiliser ses compétences pour améliorer la qualité de l’éducation dans son pays.

7 heures

Priyanthie arrive tôt au bureau. Cela lui permet de mieux gérer son temps afin de concilier la formation de l’IIPE qu’elle suit depuis décembre 2021 et ses responsabilités professionnelles. Après s’être connectée au Campus Global de l’IIPE, elle télécharge les derniers documents pédagogiques à étudier en autonomie.

« Comme il y a parfois des coupures d’électricité, cela me permet d’être certaine d’y accéder tout au long de la journée », explique-t-elle.

8 h 15

À l’heure habituelle d’ouverture des bureaux, Priyanthie a déjà commencé à consulter sa messagerie électronique. Elle partage avec une autre personne ses fonctions de gestion des données et d’aide à la coordination entre le ministère de l’Éducation et les zones éducatives. Le binôme travaille actuellement sur le recensement annuel, réalisé pour la première fois cette année sur une plateforme en ligne.

« Auparavant, nous réalisions cette tâche manuellement chaque année en juin, en envoyant des formulaires imprimés aux écoles pour collecter les données. Mais, cette année, nous avons commencé à entrer les données dans un programme en ligne », nous explique-t-elle.

Sur 1 520 écoles, environ 60 % ont déjà répondu. Mais les coupures d’électricité et les problèmes de connexion compliquent les choses, tant au bureau que du côté des écoles. 

« Toutes les écoles n’ont pas Internet, donc nous avons recours à plusieurs méthodes pour saisir les données aux différents niveaux. » Elle a aussi organisé plusieurs séances de sensibilisation dans certaines zones afin de mieux expliquer la méthode de saisie des données.

9 heures

Aujourd’hui, Priyanthie travaillera toute la journée à son bureau, mais habituellement chaque mardi elle visite une école différente. « Nous essayons de faire des retours aux écoles. Nous voulons leur donner les moyens d’améliorer la qualité », explique-t-elle.

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Priyanthie Kodithuwakku et ses collègues visitent une école locale, comme souvent les mardis.

 

« Nous essayons de leur faire voir les choses différemment afin de renforcer la qualité. »

Il arrive que les écoles se trouvent dans des zones très rurales, jusqu’à 60 km, et sans connexion Internet. Lorsque les distances sont longues, il lui arrive de se connecter à la formation de l’IIPE dans la voiture.

10 heures

Priyanthie participe à de nombreuses réunions dans la journée, car les informations doivent circuler entre Colombo, la capitale, et les 15 zones, districts et écoles du pays.

Selon son supérieur hiérarchique, elle a le profil idéal pour poursuivre la formation de l’IIPE, ainsi que les compétences organisationnelles nécessaires pour concilier travail et formation. Il aimerait que davantage d’agents provinciaux soient formés, car il considère qu’il s’agit là d’un élément clé pour mettre en œuvre les politiques éducatives définies au niveau central.

« Si les politiques sont conçues au niveau national, c’est à l’échelle locale, au sein de l’organisme chargé de leur application, qu’elles doivent être bien comprises. »
-    M. A.L.M Zarudeen, directeur provincial suppléant chargé de l’éducation (développement), département provincial pour l’éducation, province du Centre.

13 h 30

C’est généralement vers cette heure que les visites d’écoles se terminent et qu’elle retourne au bureau, juste à temps pour rejoindre une séance de formation animée en direct par l’IIPE, à laquelle participent 39 autres personnes venues de plus de 20 pays du monde.

« J’utilise déjà les compétences acquises dans mon travail, explique-t-elle. Par ailleurs, dès que j’en ai l’occasion, j’applique et je transmets mes connaissances à mes pairs et aux personnes qui sont sous ma responsabilité. Je peux ainsi partager ce que j’ai acquis grâce à cette précieuse formation internationale. »

La formation de l’IIPE se compose de cinq modules couvrant des thèmes divers comme le potentiel et les limites des politiques éducatives, ou encore l’amélioration des résultats d’apprentissage et la préparation et la mise en œuvre d’un plan. Priyanthie a récemment reçu un badge de participation au deuxième module, qui représente près de 80 heures de travail et la participation à de nombreuses activités de formation.

Pour se donner toutes les chances de réussir cette formation, Priyanthie a également terminé un module d’autoformation sur « l’acquisition de méthodes d’apprentissage du 21e siècle », qui aborde des sujets tels que la motivation, la gestion du temps et les compétences techniques nécessaires à un apprentissage en ligne efficace.

Lorsqu’on lui demande quels sont les contenus de formation les plus utiles, elle répond sans hésiter qu’il s’agit du module sur les données et indicateurs éducatifs. « Qu’il s’agisse d’alphabétisation, d’aptitude à écrire une phrase simple, ou du sort des élèves à compter de leur 11e année d’enseignement, nous ne pouvons pas faire le nécessaire si nous n’avons pas fait les bons calculs », explique-t-elle.

« Avec les bons indicateurs, nous pouvons mieux guider nos élèves. »

15 heures

Avec son équipe, elle s’efforce actuellement de déterminer quelles activités du plan annuel de mise en œuvre sont les plus importantes à concrétiser. Pour gérer des ressources limitées, il faut allouer des fonds aux tâches les plus essentielles, pour rattraper les cours manqués à cause de la pandémie de COVID-19 comme pour d’autres problèmes. Priyanthie explique que de nombreux administrateurs et administratrices surveillent actuellement les examens du General Certificate of Education-Ordinary level. Cette année, cet examen national est passé avec cinq mois de retard par les élèves de 11e année.

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Priyanthie Kodithuwakku, qui fait ici une présentation devant le gouverneur, fait le lien entre le ministère de l’Éducation et les zones du Sri Lanka.

16 h 15

Plus tard dans l’après-midi, le service ferme ses portes et Priyanthie est de retour chez elle pour 18 heures. Mais elle n’a pas fini son travail de la journée pour autant.

19 heures

Le soir, Priyanthie termine des tâches qu'il lui reste à accomplir et se reconnecte à la formation de l’IIPE pour répondre sur le forum du groupe. Au sujet de sa journée, Priyanthie dit que certains jours elle a l’impression de devoir jongler entre beaucoup de choses, mais qu’elle reste cependant très motivée par tout ce qu’elle apprend. « Comme cette chance m’a été donnée, j’ai à cœur de concilier ma carrière et ma formation, et je vois que je peux mettre en pratique ces informations dans le cadre de ma vie professionnelle actuelle. »

Pour cette planificatrice de l’éducation, les efforts qu’elle fait aujourd’hui seront bénéfiques non seulement pour sa carrière, mais aussi pour son service et pour le système éducatif dans son ensemble.