Visite d’étude annuelle du PFA dans l'Académie de Lille

06 Avril 2017

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groupe visite d'étude PFA à lille
ATP participants pose with the regional educational officer of Lille / Les participants du PFA posent avec le Recteur de l’Académie de Lille.
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groupe visite d'étude PFA à lille

La visite d’étude annuelle des participants au Programme de formation approfondie s’est déroulée du 26 février au 3 mars dernier dans l’Académie de Lille.

Organisée par la Commission nationale Française pour l’UNESCO, la visite a permis aux participants d’approfondir leur connaissance du système éducatif français et de découvrir la mise en pratique de ses politiques éducatives comme de ses programmes à travers plusieurs visites d’écoles, de la maternelle au secondaire.

La visite de cette année était focalisée sur le domaine de la qualité, et particulièrement autour de trois sous-thèmes :

  • Pilotage et suivi de la qualité de l’éducation,
  • Politiques innovantes pour promouvoir la qualité,
  • Formation des enseignants.

Les participants ont pu assister à des sessions sur la qualité de l’éducation en France. Ces sessions étaient animées par des représentants de l’Académie, de l’École supérieure du professorat et de l'éducation de Lille ainsi que par des élus locaux. Tout au long de cette visite, nombreuses furent les occasions d’échanger avec les directeurs et enseignants des écoles autour de ces thématiques.

Les participants ont également passé une journée à Courtrai, en Belgique, afin de découvrir le système du formation des enseignants dans la Région flamande. Ils ont également pu voir à l’œuvre un programme d’échanges transfrontalier qui concerne à la fois les élèves et les enseignants.

Le dernier jour de la visite, les participants ont présenté leurs observations aux représentants de l’Académie ainsi que les enseignements qu’ils en ont tirés et qu’ils pourront appliquer à leur propre pays.

Jeffrey Taritogagi, qui participe à la fomation PFA, agent principal de suivi et de contrôle au sein du ministère de l’Éducation et de la Formation du Vanuatu (http://moet.gov.vu/), et Abdou Kinissa, chef au sein de la Direction des études et de la programmation du ministère de l’Enseignement secondaire du Niger, nous ont fait part de leurs impressions sur cette semaine de visite d’étude :

IIPE : Au cours de la visite, il vous a été demandé d’étudier plus en profondeur un sujet de votre choix. Sur quel sujet vous êtes-vous penché, et qu’avez-vous appris ?

Jeffrey Taritogagi : Mon groupe s’est concentré sur la question des enseignants et de leur formation. Nous avons appris comment fonctionne en France la formation qui précède le statut d’enseignant, ainsi que la formation dispensée au long de leur carrière. Nous avons également beaucoup travaillé sur comment sont impliqués les différents acteurs, en particulier sur le plan de la formation professionnelle, ainsi que le rôle des services d’inspection.

Abdou Kinissa : J’étais dans le groupe qui a travaillé sur le pilotage de la qualité de l’éducation. Nous avons cherché à vérifier sur le terrain ce que nous avions appris sur la qualité à l’occasion de nos cours. Nous avons trouvé que, de l’Académie aux écoles, en passant par les départements (autorités locales), de nombreux indicateurs sont utilisés pour garantir la qualité de l’éducation en France.
IIPE : La visite d’étude de cette année avait pour thème principal la qualité. Qu’avez-vous appris sur la mise en œuvre de politiques de promotion de la qualité en France ? Quelles différences y a-t-il entre la France et votre pays ?

Jeffrey Taritogagi : Il y a une différence qui ressort vraiment, selon moi. En termes de qualité, le système français est évalué internationalement par des tests, tandis qu’au Vanuatu nous ne participons pas à ces tests. Nous ne savons donc pas vraiment où nous nous situons sur le plan international.

Abdou Kinissa : Nous avons appris que différents outils sont utilisés pour piloter la mise en œuvre de la qualité. Je pense notamment aux lettres de mission adressées aux inspecteurs et aux conseils d’écoles, aux visites faites aux classes, aux évaluations régulières des élèves. Tous ces outils participent au pilotage de la qualité de l’enseignement. En France, il y a plusieurs sources de financement : l’État, mais aussi les autorités locales élues et le secteur privé. Au Niger, l’État central est en charge de toutes les dépenses. Un autre aspect m’a beaucoup intéressé : la façon dont les écoles françaises sont sécurisées. Au Niger, nos écoles sont en plein air, sans murs ni barrières. Les enseignants et les élèves peuvent être dérangés à tout moment. Alors qu’en France, l’école est bien sécurisée.

IIPE : En quoi la visite d’étude complète-t-elle le Programme de formation approfondie (PFA) en planification et gestion de l’éducation ?

Jeffrey Taritogagi : La visite d’étude a très bien complété le PFA en illustrant la mise en place des politiques liées à la qualité. En cours, nous avons beaucoup appris sur les politiques éducatives, mais lors de la visite d’étude nous avons pu expérimenter la réalité de leur mise en œuvre et les différences qui peuvent parfois exister avec la théorie.

Abdou Kinissa : Beaucoup de connaissances acquises en cours sur la qualité, l’équité et le pilotage ont pu être vérifiées à l’occasion de la visite sur le terrain. Nous avons pu aller de la théorie à la pratique.

IIPE : Qu’avez-vous appris en particulier qui pourrait vous être utile dans votre pays (Au Vanuatu et au Niger, NDLR) ?

Jeffrey Taritogagi : Beaucoup de choses ! Mais concernant la visite d’étude, je dirais surtout ce qui concerne la formation des enseignants. Nous avons appris que les enseignants eux-mêmes peuvent être directement impliqués dans l’identification de leurs besoins de formation. J’ai aussi apprécié la formation que les enseignants reçoivent avant de prendre leur poste car elle prend en compte les problématiques liées à la qualité. Le Master 1 se concentre sur la théorie et le Master 2 sur la pratique. Ainsi, les enseignants en formation font leur formation pratique en appliquant ce qu’ils ont appris sur le plan théorique. Au niveau Master, ils intègrent également la recherche, ce qui est très positif pour aider les enseignants à développer des pratiques innovantes. Dans mon pays, c’est un peu différent, car les enseignants disposent d’une période très courte de formation pratique avant d’avoir leur diplôme et de commencer à enseigner. Un autre aspect qui m’a intéressé est le rôle des inspecteurs. C’était très intéressant d’apprendre que les inspecteurs entreprennent des évaluations pédagogiques des enseignants en relation avec les sujets traités, assistent les enseignants dans leur progression de carrière et qu’ils identifient les besoins en formation; et qu’ils soutiennent aussi les enseignants sur des programmes ou projets spécifiques en lien avec leurs spécialités.   

Abdou Kinissa : J’ai été très intéressé par les Réseaux d’éducation prioritaire, mis en place par les autorités en charge de l’éducation dans des zones où les acquis d’apprentissages sont faibles. Une telle approche n’existe pas au Niger. Un autre exemple intéressant est celui des remplaçants (en cas de maternité par exemple), et aussi des équipes spécifiques gérées par la municipalité qui surveillent les élèves durant leur temps libre (mercredis après-midi et après la classe). Au Niger, nous n’avons pas de telles initiatives.

Pour en savoir plus, voir l’article dans Nord Littoral.