Visite d'étude en République de Corée

16 Mai 2011
Les participants au PFA partagent leur opinion sur le système éducatif

Dans le cadre du Programme de formation approfondie de l'IIPE, 22 stagiaires ont visité la République de Corée, du 16 avril au 1 mai 2011 pour apprendre davantage du système éducatif coréen. La visite a principalement porté sur l'étude des politiques et des réformes liées aux TIC pour l'éducation, à l'enseignement supérieur et aux enseignants.

La visite d'étude a été organisée et financée par l'Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) et mise en œuvre en partenariat avec l'Institut coréen de développement de l'éducation (KEDI) et le ministère de l'Éducation, des Sciences et des Technologies.

Deux participants ATP nous avaient déjà fait part de leurs attentes avant leur départ ; ils nous donnent aujourd’hui leurs impressions sur la visite d'étude.

Q1: La visite a-t-elle répondu à vos attentes ? Pourquoi ?

Participante, ministère de l'éducation en Ouganda : Oui, à bien des égards. Concernant les politiques dans l'enseignement supérieur, les TIC et la gestion des enseignants, mes attentes ont été comblées. J'ai beaucoup appris sur ces domaines et notamment sur leur financement. Nous avons aussi appris beaucoup de choses intéressantes sur l'efficacité interne du système.

Participant, ministère de l'éducation en Afghanistan : Tout d'abord, je tiens à remercier l'Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) pour avoir rendu cette visite d'étude possible. Je souhaite également exprimer ma gratitude à l’égard de l'IIPE  qui a organisé cette visite fructueuse. Honnêtement, je dois dire que la visite a été encore plus instructive que ce que j’attendais. Nos hôtes nous ont fourni des informations utiles et pratiques à travers des conférences, des visites et des échanges avec des pédagogues. J’espère que je serai en mesure de faire fructifier cette expérience dans mon pays (Afghanistan) pour réformer et améliorer notre système d'éducation.

Q2: Quel a été le plus surprenant pour vous ? Que retiendrez-vous en priorité ?

Ouganda : La chose la plus surprenante pour moi en Corée c’est le « grand enthousiasme » qui existe autour de l’éducation aussi bien chez les parents que les élèves. On entend souvent que les parents coréens "vendraient" tout ce qu’ils ont pour pouvoir éduquer leurs enfants. Le degré de soutien scolaire privé dans le système est également un aspect qui m’a particlièrement surpris. Ce que je retiendrais en priorité, ce sont les professeurs hautement qualifiés des établissements d'enseignement supérieur (tous les professeurs sont titulaires de doctorat), le niveau élevé des établissements privés dans l'enseignement supérieur (80% des établissements d'enseignement supérieur sont le fait d’acteurs privés) et le fait que les propriétaires de ces établissements privés ne sont motivés, non pas par les bénéfices, mais plutôt par la possibilité d’apporter une contribution à la nation.

Sur le plan social, j'ai trouvé les Coréens que nous avons rencontré très sociaux, généreux, amicaux et organisés.

Afghanistan : Il y a eu de nombreux aspects de leur système éducatif qui m'ont beaucoup impressionné. Tout d'abord, le fait que le système éducatif coréen a réussi à atteindre l'universalisation de l'enseignement supérieur dans un temps très court. La valeur élevée accordée à l'éducation par le gouvernement, les parents et les élèves, ainsi que le fort engagement du gouvernement vis-à-vis de l'offre d'éducation sont assez impressionnants. D’autres domaines ont également retenu mon attention comme la politique sur les enseignants : la gestion de leur carrière professionnelle valorise leur rôle et ils sont percus comme étant le principal facteur d'une meilleure éducation. La réussite des partenariats public-privé dans la prestation de l'enseignement supérieur est également une réussite en Corée. Et, enfin, l'utilisation des TIC en particulier dans l'enseignement et les activités d'apprentissage, rend, je pense, le système éducatif coréen assez unique.

Q3: Le « modèle coréen »  est-il applicable dans votre propre pays ? Si oui, sur quels aspects ? Si non, pourquoi ?

Ouganda : Il peut être applicable dans une certaine mesure, tout en tenant compte des différences de contexte. Par exemple le modèle coréen d’e-learning ne peut pas être appliqué dans mon pays (l'Ouganda) à une même échelle parce que les infracstructures techniques ne sont pas aussi développées qu’en Corée. L'aspect relatif à l’éducation tout au long de la vie ne serait pas non plus facilement applicable dans mon pays en raison des contraintes financières.

Afghanistan : La plupart des systèmes d'éducation ont beaucoup en commun, on peut ainsi partager nos expériences les uns avec les autres. Mais je ne crois pas à la simple duplication d’un modèle, comme ça, tout de suite, même si les expériences sont concluantes et ce, que ce soit en Afghanistan ou dans tout autre pays. Je crois qu'il est préférable, avant de prendre des mesures, de conceptualiser les enseignements tirés et de les adapter à son propre système. Voici ce que j'ai appris du système éducatif de la Corée et qui peut être applicable en Afghanistan : d'abord, il faut un engagement fort et durable dans le soutien à l'éducation ; deuxièmement, il faut faire en sorte que les parents croient en l'éducation de leurs enfants.

De nombreuses idées sont applicables, mais cela dépend de la politique du pays et du rôle des responsables. Par exemple, dans un pays où plus de 5 millions d'enfants n'ont pas accès à l'éducation, est-il bon de mettre l’accent sur les TIC dans l'enseignement et l'apprentissage?