Améliorer les données sur l’éducation dans les situations d’urgence (ÉSU)

29 Mai 2024

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Ruslana Iurchenko/Shutterstock.com
Une élève d'Amérique latine en route pour l'école

Dans le monde, 224 millions d’enfants touchés par des crises ont besoin de manière urgente d’une éducation de qualité, dont 72 millions qui ne vont pas du tout à l’école en raison de conflits, de déplacements forcés et d’événements climatiques.

Garantir leur éducation est non seulement un droit fondamental, mais c’est aussi la clé d’un avenir plus pacifique et plus résilient. Mais les gouvernements et leurs partenaires se heurtent à des obstacles persistants pour planifier et répondre aux besoins éducatifs dans les contextes d’urgence.

L’un des principaux défis est le manque de données précises, fiables et actualisées, qui sont cruciales pour orienter les efforts de préparation, de réponse et de rétablissement. La prévalence de sources de données diverses entraîne également une fragmentation et une mauvaise coordination entre les acteurs de l’aide humanitaire et du développement. Cette situation peut entraver l’aide aux groupes vulnérables, mais aussi entraîner des interventions politiques inefficaces.

En réponse, l’UNESCO et son Institut international de planification de l’éducation (IIPE) ont créé une boîte à outils pour renforcer les lignes directrices et les pratiques relatives aux données sur l’éducation dans les situations d’urgence (ÉSU).

La boîte à outils permet aux utilisateurs de réaliser une évaluation complète de l’écosystème des données ÉSU, en analysant les possibilités d’intégration des systèmes humanitaires de données ÉSU avec les systèmes d’information du développement et de l’éducation nationale institutionnelle.

Elle comprend des méthodologies et des outils permettant de déterminer les besoins en données ÉSU, de cartographier les sources de données pertinentes existantes et leurs producteurs, d’évaluer la qualité des sources de données et d’identifier les stratégies permettant de remédier à l’absence de données.

La boîte à outils des données ÉSU en action

La boîte à outils peut être utilisée dans différents contextes nationaux. Prenons l’exemple récent de l’Équateur. La boîte à outils a été utilisée pour cartographier les risques principaux et analyser les lacunes en matière de données ÉSU. Elle a également permis d’identifier les opportunités de renforcer la production de données ÉSU et d’établir des mécanismes de coordination pour les sources de données ÉSU essentielles.

« Le diagnostic a été primordial pour délimiter les différents outils de collecte de données administratifs utilisés actuellement pour finaliser le développement d’un système unique de données sur l’éducation, qui recueille toutes les informations sur tous les élèves et le personnel éducatif », a déclaré Galo López, directeur national de l’analyse et de l’information au ministère de l’Éducation de l’Équateur.

« Ce système unique assurera également l’interopérabilité avec les données sanitaires existantes qui sont pertinentes pour la politique éducative, notamment les taux de grossesse chez les adolescentes et les taux de vaccination », a-t-il expliqué.

Sur la base de cette phase de diagnostic, l’UNESCO-IIPE a établi une feuille de route décrivant des stratégies pour institutionnaliser les pratiques en matière de données ÉSU dans le pays.

La feuille de route préconise l’intégration de nouvelles variables de données visant à anticiper les risques naturels, telles que la localisation des ménages et les modalités d’apprentissage à distance, tout en identifiant des données supplémentaires pour accélérer les réponses à l’insécurité et aux vulnérabilités internes au système éducatif, comme la disponibilité de cours de rattrapage et les parcours migratoires des étudiants.

Pour combler les lacunes identifiées, la feuille de route propose des moyens d’améliorer les sources de données existantes, par exemple en intégrant des variables telles que la nationalité et la date d’arrivée en Équateur dans l’outil de recensement annuel des écoles.

La feuille de route suggère également d’améliorer les systèmes existants pour la collecte rapide de données et de coordonner les données avec d’autres sources. Ainsi, les informations collectées par le biais du système d’information sur la gestion de l’éducation (SIGE) seraient constamment enrichies de données pertinentes et actualisées, pour que l’Équateur puisse réagir rapidement aux crises affectant le secteur éducatif et garantir la continuité de l’éducation pour tous.