Court métrage : We teach here

18 Juin 2021

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Makmende/Jilke Tanis
Khan Lol, un enseignant réfugié, filme avec son téléphone dans son campement à Gambella, en Éthiopie.

We teach here raconte la vie de trois enseignants sud-soudanais travaillant dans des écoles primaires au sein de camps de réfugiés dans la région de Gambella en Éthiopie. À l'aide de téléphones pour se filmer, les enseignants partagent leurs histoires et le rôle essentiel qu'ils jouent pour l'avenir des jeunes réfugiés, dans des circonstances difficiles et qui évoluent très rapidement.

Dans ce film, produit par l'Institut international de planification de l’éducation de l'UNESCO (IIPE-UNESCO) et l’Education Development Trust (EdDevTrust), les enseignants réfugiés (Khan Lol, Nyakan Panom et Buay Riek) ouvrent leurs salles de classe – et leurs vies – pour révéler à la fois les opportunités et les défis liés à l'enseignement au sein d’un camp de réfugiés.

Quelque 372 000 réfugiés sud-soudanais vivent en Éthiopie. Près de la moitié d'entre eux sont en âge d'aller à l'école.

Dès l’aube, le film suit les enseignants sur la route qu’ils empruntent à pied pour aller travailler. À l'intérieur des écoles, les matériels d'apprentissage sont rares ; il n'y a pas assez de pupitres et certains élèves ont perdu leurs deux parents. Pourtant, les enseignants persévèrent et sont motivés à transmettre à leurs élèves des connaissances qu’ils pourront un jour ramener au Soudan du Sud et grâce auxquelles ils pourront subvenir aux besoins de leurs familles et de leur communauté.

Dans les écoles du camp de réfugiés de Gambella, 80 % des enseignants sont également des réfugiés, sans qualifications pédagogiques préalables. À la place d'un salaire, ils reçoivent des paiements incitatifs d'environ 26 dollars par mois en moyenne.

Le film aborde de nombreux problèmes communs aux enseignants dans les contextes de réfugiés. Nyakan Panom est la seule enseignante de son école, à l’image de la pénurie d'enseignantes sur l’ensemble du système, particulièrement prononcée dans cette région. Selon les données de l'éducation nationale, plus de 90 % des enseignants dans les camps de réfugiés de Gambella sont des hommes. En conséquence, les étudiantes de Nyakan affluent auprès d’elle afin d’avoir son soutien dans la cour d'école.

We teach here fait partie d'un programme de recherche multi-pays de l’IIPE-UNESCO et l’EdDevTrust sur les politiques et pratiques prometteuses pour une gestion efficace des enseignants dans les contextes réfugiés. Le court métrage a été rendu possible grâce au généreux soutien de Dubai Cares et du Réseau Inter-agences pour l'Éducation en Situations d'Urgence (INEE), par l'intermédiaire de leur fonds de recherche commun Evidence for Education in Emergencies (E-Cubed).

L'Éthiopie a été le premier pays sélectionné pour ce programme de recherche. Abritant l'une des plus grandes populations de réfugiés en Afrique, le gouvernement éthiopien a pris d'importants engagements politiques pour accroître la protection et le soutien aux réfugiés par le biais de déclarations politiques et de cadres juridiques ambitieux. En plus de fournir une éducation à ses propres citoyens, le gouvernement éthiopien fournit également une éducation aux enfants réfugiés vivant à l'intérieur de ses frontières. Ceci avec le soutien de la communauté internationale, dans le cadre du Pacte mondial sur les réfugiés pour un partage des responsabilités plus équitable et prévisible.