Garantir l’accès à une éducation de qualité : la mission d’un planificateur

15 Février 2018

Avec le recul, ce membre du ministère de l'éducation réalise que sa scolarité en Afghanistan a été quelque peu exceptionnelle.

« J’ai suivi une formation très intensive, dans laquelle les élèves obtenaient toujours de bons résultats aux examens nationaux », explique-t-il, 25 ans. Son école, fruit d’un partenariat public-privé, bénéficiait en effet de ressources supplémentaires.

« Mais ce n’est pas applicable à tout le pays, précise-t-il. Très peu de personnes ont accès à ce type d’éducation. »

À présent qu’il démarre sa carrière au sein du ministère de l’Éducation de l’Afghanistan, il consacre son temps à améliorer l’accès à une éducation de qualité pour les enfants et les jeunes.

« Je voulais travailler dans l’éducation notamment pour élargir l’accès à l’éducation et en améliorer la qualité dans l’ensemble du pays. Je suis en mesure de travailler en étroite collaboration avec des fonctionnaires, des partenaires de développement et des membres du ministère de l’Éducation au niveau central et aux échelons des provinces. Nous pouvons être véritablement influents et obtenir des résultats », ajoute-t-il.

Basé à Kaboul, il travaille dans le département de la planification. Outre ses missions de base, il joue un rôle central dans l’appui à la mise en œuvre du nouveau plan sectoriel d’éducation du pays, qui orientera les politiques et programmes ces cinq prochaines années. Il est le coordinateur et référent du groupe de travail sur l’équité de l’accès à l’éducation, l’un des trois piliers du nouveau plan d’éducation afghan avec la qualité et la pertinence et la gestion efficace et transparente.

Il se dit optimiste quant à la mise en œuvre du plan, qui peut notamment compter sur différents groupes de travail et une solide communication. Il se forme également à l’IIPE-UNESCO sur des thèmes directement liés à ce qui se passe chez lui, sur le terrain.

En avril 2017, il est venu pour la première fois à l’IIPE à Paris pour le cours intensif de deux semaines intitulé Programmes et projets du secteur de l’éducation, dans le cadre du Programme de cours spécialisés (PCS).

« Le contenu du cours que j’ai suivi à Paris, comme préparer un projet et des cadres logiques ou évaluer des indicateurs, correspondait parfaitement au travail que nous menions dans notre pays », affirme-t-il.

Au cours de son séjour dans le cadre du PCS, il a entendu parler d’une formation plus poussée proposée par l’IIPE : le Programme de formation approfondie (PFA) en planification et gestion de l’éducation. Si le PCS lui a permis de perfectionner ses compétences dans un domaine précis, le PFA pouvait lui donner l’occasion de renforcer ses connaissances globales tant sur le plan théorique que pratique en matière de planification.

Avant de revenir à l’IIPE en janvier, à la suite d’une phase en ligne de trois mois suivie depuis Kaboul, il s’est entretenu avec son directeur et ses collègues du ministère, en vue de choisir une problématique spécifique du système éducatif afghan sur laquelle il pourrait se concentrer pendant la formation à l’IIPE. Le choix a vite été fait : les 3,5 millions d’enfants non scolarisés du pays.

Selon lui, « nous avons besoin de voies alternatives pour l’éducation, et il nous faut prendre en compte tous les moyens possibles pour inscrire à l’école filles et garçons des zones rurales et urbaines sur tout le territoire ».

Ces prochains mois, il examinera quelques-unes des stratégies et solutions que peut apporter la planification pour élargir l’accès à l’éducation. Et à son retour à Kaboul, il prévoit de partager ses nouvelles compétences et connaissances avec ses collègues de tout le pays, afin que sa formation profite à tous.

« L’un des objectifs de la formation à l’IIPE est qu’à notre retour, nous puissions contribuer au renforcement des capacités des fonctionnaires, tant au niveau central que provincial. »