Journée mondiale des réfugiés

20 Juin 2017

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UNHCR

Dans le monde, une personne sur 113 a dû fuir son foyer en raison de conflits ou de persécutions. Jamais ce nombre n’a été aussi important depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour les enfants et les jeunes, cela signifie laisser derrière soi son école, ses camarades de classe et ses enseignants.

Le plus souvent, l’éducation n’est pas prioritaire dans la réponse apportée à ce type de crise humanitaire. Par conséquent, c’est en millions que se comptent les enfants et les jeunes non scolarisés. Seule la moitié des enfants réfugiés sont scolarisés au niveau du primaire et un quart dans le secondaire.     

 

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, qui se déroule chaque année le 20 juin, voici nos initiatives qui cherchent à améliorer le sort des jeunes réfugiés et déplacés grâce à une meilleure planification et gestion de l’éducation.

 

« Qui enseigne aux réfugiés ? »

Dans tout système éducatif, les enseignants sont la clé de la réussite. Les crises humanitaires et les situations d’urgence ne font pas exception à cette règle. Les enseignants sont les garants de la continuité dans les apprentissages et aident leurs élèves dans le développement de leurs compétences sociales et émotionnelles. On sait cependant peu de choses sur ceux qui enseignent aux enfants réfugiés et comment ces acteurs vitaux sont gérés dans ces périodes de grande incertitude.

En collaboration avec Education Development Trust (Fonds de développement de l’éducation), l’IIPE a lancé un projet de recherche, « Qui enseigne aux réfugiés ? », dans six pays – l’Éthiopie, la Jordanie, le Kenya, le Liban, l’Ouganda et la Turquie – afin de mieux comprendre les politiques, les programmes et les pratiques de gestion des enseignants dans ces contextes d’accueil de réfugiés et de déplacés. «Qui enseigne aux réfugiés ? » vise également à sensibiliser les décideurs des ministères concernés aux enjeux éducatifs touchant les jeunes réfugiés et déplacés et aux politiques de gestion de leurs enseignants.

Au cours des prochaines années, cette recherche envisagera des approches variées, tant quantitatives que qualitatives, qui incluront des enquêtes auprès des enseignants. Son but est d’aider les gouvernements à mettre en place des politiques fondées sur des données probantes pour fournir un enseignement de qualité aux enfants et jeunes réfugiés. Le projet porte plus particulièrement sur la gestion des enseignants (recrutement, certification, perfectionnement, incitations et rétention).

 

Améliorer l’éducation des réfugiés en Éthiopie

Entouré de pays qui sont la proie de nombreux conflits, l’Éthiopie accueille énormément de réfugiés. C’est l’un des pays d’Afrique qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés, le cinquième dans le monde. En 2016, le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) a compté près de 800 000 réfugiés en Ethiopie, dont près de 60% étaient des enfants.

Bien qu’il existe un grand nombre de groupes de coordination de l’éducation qui travaillent aux niveaux fédéral, régional et local (ou woreda, en langue amharique), les défis sont encore nombreux. La communication et la coordination entre les différents groupes semblent limitées. Et il en est de même pour l’organisation entre les différentes structures impliquées dans l’éducation tant auprès des communautés d’accueil que des réfugiés.

Pour aider à renforcer la coordination, la planification et la gestion de l’éducation, l’IIPE a lancé un programme de deux ans et demi avec UNICEF Ethiopie pour développer les capacités des organismes gouvernementaux et de coordination des réfugiés dans cinq régions du pays confrontées à de forts afflux de réfugiés. Ce processus conjoint de carte scolaire au niveau du woreda et de la région participe à l’objectif global qui veut assurer l’équité dans l’accès à l’éducation à l’intérieur comme à l’extérieur des camps de réfugiés.

Cliquez ici pour lire la fiche d’information sur l’éducation de l’UNICEF en Ethiopie (en anglais).

 

Les réfugiés, un enjeu mondial

Les pays du monde entier sont aujourd’hui touchés par l’ampleur de cette crise, avec l’urgence d’offrir aux réfugiés et déplacés un accès à des soins médicaux, à des abris sûrs, à de la nourriture et, de plus en plus, à une éducation de qualité.         

En octobre 2016, en collaboration avec le HCR, le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) et la Fondation Education Above All (EAA) par l’intermédiaire du programme « Protéger l’éducation de l’insécurité et des conflits » (PEIC), l’IIPE a organisé un eforum en anglais autour du thème « Comment les gouvernements et leurs partenaires peuvent mieux planifier une éducation de qualité pour les populations déplacées ».

Organisé sur la plate-forme virtuelle de l’IIPE, ce eForum de deux semaines a rassemblé 473 participants issus de 86 pays, notamment des responsables de ministères de l’Éducation, des partenaires humanitaires et de développement et des personnes réfugiées qui ont été ou sont actuellement impliquées dans l’élaboration et la planification de politiques éducatives.

Les débats ont porté sur l’accès à l’éducation et sa qualité avec, entre autres, la question de la pénurie d’enseignants et des choix de programmes. Ont également été abordées les questions de gestion, y compris la nécessité de données fiables sur les populations déplacées et les problèmes liés aux moyens nationaux. Le eForum a conduit à des discussions plus approfondies entre les partenaires et a jeté les bases du soutien que l’IIPE s’apprête à développer auprès des plans ministériels pour l’éducation des réfugiés.

En savoir plus sur le eForum (en anglais) ici.