La planification de l’éducation est un élément clé du futur du Sud Soudan

03 Novembre 2016

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Photo credit: UNHCR/Andrew McConnell

Des décennies de guerre ont laissé des marques indélébiles sur le système éducatif du Soudan du Sud. 1,8 millions d’enfants et de jeunes ne sont pas scolarisés. Et pour ceux qui le sont, un manque important d’enseignants qualifiés et des infrastructures endommagées font baisser la qualité de l’éducation.

Cependant, un plan pour le système éducatif du pays ambitionne de changer le cours de l’éducation pour tous les enfants et les jeunes du Soudan du Sud. Le Plan stratégique général d’éducation (PSGE) permettra de définir la stratégie politique et les objectifs pour les cinq prochaines années (2017-2021).

« Nous sommes conscients de notre histoire et nous ne voulons pas la voir se répéter, » déclare le Ministre de l’Education générale, Deng Deng Hoc Yai, lors de sa récente visite à l’IIPE-UNESCO.
De son point de vue, un système éducatif solide doit répondre aux besoins de tous : «Indépendamment de savoir qui est cet enfant, qu’il s’agisse d’un garçon ou d’une fille, peu importe où il vit, dans une zone rurale ou en ville. »

Quels défis pour l’éducation au Soudan du Sud aujourd’hui ?

VIDEO: Entretien avec le ministre de l’Education (en anglais)

 

 

Répondre aux besoins immédiats et de long terme

Le plan vise à équilibrer les besoins immédiats du pays lors d’une période de transition de deux ans, avec les aspirations à long terme. En prenant en compte les effets de la crise économique et politique actuelle, cette première partie du plan se concentrera sur les défis humanitaires et les urgences.  

Dans le futur, il s’intégrera dans le cadre des objectifs de long terme du gouvernement – assurer à tous les enfants et les jeunes du pays une éducation équitable, de qualité et dans un environnement sécurisé – pour les cinq années à venir et après.

Créer des environnements d’apprentissage sécurisés

L’un des besoins immédiats identifié est la création d’espaces d’apprentissage sécurisés. « Certaines écoles n’ont plus de toits, d’autres écoles ont perdu leurs fenêtres ou leurs portes », explique le Ministre. « Une partie du travail sera déjà de rénover l’infrastructure existante, et aussi de permettre aux personnes déplacées ou réfugiées de retourner chez eux, dans leur village, et être capable de refaire fonctionner les écoles. »

Pallier le manque d’enseignants qualifiés est aussi une des priorités. En 2015, seulement 41 % des enseignants étaient qualifiés, selon l’Analyse du secteur de l’éducation (ASE), qui fournit l’ensemble des données nécessaires pour réaliser le Plan du secteur de l’éducation (PSE). Tandis que ce résultat représente une augmentation de 13% depuis 2009, ce nouveau plan aura pour objectif d’avoir plus de professeurs qualifiés en garantissant leur salaire et en promouvant de nouvelles opportunités de formation.

Ce plan est-il réalisable ?

Le gouvernement a impliqué un large spectre de parties prenantes et de partenaires internationaux dès le début du processus de préparation du plan. Ceci contribuera à l’appropriation au niveau national du projet et donc à l’amélioration de la mise en œuvre et des résultats. Cependant la condition principale pour que cela réussisse reste la stabilité du pays.

« La stabilité dans tous ses aspects, » explique le sous-secrétaire Michael Lopuke Lotyam. « Pour assurer la mise en œuvre du PSGE des ressources financières seront nécessaires. Nous aurons besoin d’une situation de paix, la sécurité est primordiale. »
Il est également envisagé que le plan lui-même, qui intègre des techniques de planification en situation de crise, puisse contribuer à rompre cette instabilité.  

« L’une des problématiques à laquelle nous tentons de répondre est la prévention des conflits à venir en ayant une distribution équitable des ressources qui assure un accès équitable à une éducation de qualité pour tous, » déclarait le Ministre. « En rendant service à tout le monde, nous n’aurons pas de scission dans la société avec des personnes mécontentes du système éducatif qui pourraient de nouveau s’élever contre le système ou causer de nouveaux conflits. »