La planification sensible aux crises et l’inclusion des populations déplacées dans les systèmes éducatifs nationaux

19 Mars 2018

L’UNESCO, en partenariat avec le HCR, l’UNICEF et le Global Education Cluster (GEC), organise un atelier régional en vue de renforcer la cohérence entre aide humanitaire et aide au développement (lien humanitaire-développement  ) pour la prestation de services éducatifs dans la région de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (ESAR), cofinancé par le Service des instruments de politique étrangère (IPE) de l'Union européenne (UE).

Les enfants et les jeunes déplacés représentent un des groupes les plus marginalisés dans le monde en ce qui concerne l’accès à l’éducation. On estime à 60 % la part d’enfants et de jeunes réfugiés allant à l’école primaire, alors que la moyenne mondiale se situe à 90 %. Au secondaire, les taux dégringolent à 23 %, contre 84 % des jeunes à l’échelle planétaire, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Si on constate des progrès au sein des gouvernements de la région, avec davantage d’enfants réfugiés inscrits dans les écoles, les pays qui accueillent les plus grands nombres de personnes déplacées ont souvent des difficultés à fournir des services de qualité pour tous les enfants et les jeunes. Alors même que les situations de déplacement ont tendance à durer, l’éducation des populations déplacées est généralement financée par des fonds d’urgence ou humanitaires, sans marge de manœuvre pour la planification à long terme qui permettrait de réduire les inégalités et d’assurer durablement l’accès à une éducation de qualité.

Aujourd’hui, les partenaires d’éducation reconnaissent de plus en plus la nécessité d’intégrer aux procédés de planification sectorielle des stratégies et protocoles spécifiques aux cas de déplacement. La prise en compte de ces populations fait partie intégrante de la planification de l’éducation sensible aux crises, pour laquelle il faut mobiliser des capacités individuelles, humanitaires et institutionnelles au sein des agences gouvernementales ainsi que parmi les partenaires humanitaires et de développement. Une coordination efficace entre ces acteurs peut contribuer à assurer une utilisation profitable des ressources, éviter la duplication des efforts et encourager les collaborations.

Dans ce contexte, l’UNESCO organise en partenariat avec le HCR, l’UNICEF et le Global Education Cluster un atelier régional du 20 au 23 mars 2018 à Nairobi (Kenya) en vue d’améliorer la planification conjointe de la prestation de services éducatifs dans les initiatives humanitaires et de développement mises en œuvre dans la région. Des équipes venues d’Éthiopie, du Kenya, d’Ouganda, et du Soudan du Sud participeront aux trois journées et demi d’atelier.

Cet atelier s’appuie sur des accords internationaux récents tels que la Déclaration de New York pour les réfugié et les migrants et le Cadre d’action global pour les réfugiés, ainsi que sur des initiatives régionales comme la Déclaration de Djibouti sur l’éducation des réfugiés dans la région et son plan d’action. Il est le premier d’une série de nouvelles activités de renforcement des capacités axées sur la planification du secteur de l’éducation en cas de crise dans les contextes de déplacement en Afrique de l’Est et australe, au titre d’un partenariat entre l’Institut international de planification de l’éducation de l’UNESCO (IIPE-UNESCO), le HCR et le GEC.

Définition : La planification de l’éducation sensible aux crises implique de recenser et d’analyser les risques de conflit et des risques naturels catastrophe naturelle existants. La planification a pour but de minimiser les incidences négatives de ces risques sur les services éducatifs de base et d’optimiser les effets positifs des politiques et programmes éducatifs visant à prévenir les conflits et catastrophes ou à atténuer leurs répercussions. Il convient également de déceler et de déjouer les schémas des inégalités ou l’exclusion dans l’éducation, ainsi que les pratiques culturelles préjudiciables .