Les comptes nationaux de l’éducation : Améliorer les données sur les flux financiers

01 Avril 2016

Le séminaire final du projet collaboratif sur les Comptes nationaux de l’éducation (CNE) démarre  aujourd’hui à Paris, en France et réunit durant toute une semaine plus de 70 experts internationaux, des équipes nationales et des institutions partenaires. Organisé dans les bureaux de l’Institut international de la planification de l’éducation (IIPE-UNESCO) en collaboration avec l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) et de l’IIPE-Pôle de Dakar, ce séminaire recueille les résultats et les conclusions d’un projet de 3 ans visant à améliorer les méthodes de collecte, d’analyse et d’utilisation des données relatives au financement de l’éducation.

Selon la directrice de l’IIPE, Suzanne Lewis Grant : « Chaque pays a besoin d’avoir une vision claire et complète de son système éducatif afin de prendre des décisions éclairées pour une meilleure attribution des ressources et améliorer les  résultats d’apprentissage. L’utilisation à l’échelle mondiale de la méthodologie des comptes nationaux  permettra de dissiper la zone de flou qui entoure le financement de l’éducation et d’améliorer l’allocation des ressources »

« Comment est-il possible de s’assurer que chaque enfant ait accès à l’école et s’y instruise d’ici 2030 s’il n’y a pas de données précises concernant les ressources qui sont investies dans le secteur de l’éducation ? » s’enquit Silvia Montoya, directrice de l’ISU. « La réalité est telle que plusieurs pays sont toujours dans l’incapacité de rendre compte des données sur le financement de l’éducation à l’ISU, institut qui couvre tous types de financement, incluant aussi les contributions des ménages. Avec la méthodologie des CNE, ils auront non seulement les outils nécessaires pour  fournir des données, mais ils pourront également utiliser les informations recueillies afin de cibler les domaines d’interventions prioritaires. Parallèlement, les membres de la communauté internationale, en particulier les donateurs, auront une vue précise des efforts nationaux entrepris et pourront, espérons-le, mobiliser le financement additionnel nécessaire afin d’atteindre l’objectif de qualité de l’éducation pour tous d’ici 2030. »  

De nombreux pays à travers le monde souffrent d’un manque de données sur les flux de financement de l’éducation. Il est souvent difficile de savoir qui finance l’éducation, d’où viennent les fonds, où partent-ils, qui en bénéficie. Cela peut avoir des implications importantes pour le suivi de l’agenda de l’Education 2030. Pour aider à améliorer les données sur le financement de l’éducation et mettre en œuvre une méthodologie normalisée, l’ISU et l’IIPE-UNESCO, grâce à ses équipes de Paris et du Pôle de Dakar, ont combiné leur expertise pour réaliser un projet sur les données financières de l’éducation en s’appuyant sur la méthodologie des comptes nationaux de l’éducation (CNE).

Depuis 2013, le projet a fourni un appui technique à huit pays membres du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) : la Côte d’Ivoire, l’Ouganda, le Sénégal, la Guinée (Conakry), le Népal, la République démocratique populaire lao, le Viet Nam et le Zimbabwe. Soutenu par le programme des activités mondiales et régionales de GPE, le projet vise à développer et à mettre en œuvre des méthodes durables pour collecter, produire, diffuser et utiliser des données de qualité, relatives au financement de l’éducation, et ce, à partir de sources-clés incluant les gouvernements, les bailleurs de fonds externes et les ménages. En fournissant des fiches de rendement des systèmes éducatifs, les CNE pourront déterminer si les ressources de chaque pays sont allouées de façon équitable et efficace au sein de leur système éducatif.  

Alors que ce projet se termine, ce séminaire final qui se tient du 4 au 8 avril 2016, permettra aux  participants de faire le point sur leurs principales conclusions et de discuter des prochaines étapes qui permettront de faire de cette méthodologie des comptes nationaux de l’éducation (CNE) une pratique mondiale courante pour atteindre les nouveaux objectifs de développement durable. La première journée se concentrera sur les principaux résultats et sera ouvert à un large public, dont des experts internationaux, des équipes nationales et institutions partenaires, de GPE, etc. Les participants prendront également part à des discussions techniques et à l’analyse du document de méthodologie sur les CNE.

Un rapport avec des notices techniques sera finalisé pour chaque pays impliqué suite au séminaire. Des directives méthodologiques seront également publiées pour établir des normes internationales sur lesquelles pourront être fondées les interventions futures des Instituts de l’UNESCO et celles des autres partenaires de GPE.