Femmes leaders en planification de l'éducation et au-delà

07 Août 2017

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Opening of the High Level Conference on “Fostering Womens’ empowerment and leadership".
UNESCO/Christelle ALIX
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Opening of the High Level Conference on “Fostering Womens’ empowerment and leadership".

Des représentants de l'IIPE ont assisté le 30 juin 2017 à une conférence au siège de l'UNESCO sur la promotion de l'autonomisation et du leadership des femmes. Très prochainement va se tenir l’Université d'été de l'IIPE pour les femmes en charge de la planification et de la gestion de l'éducation. À l'instar de beaucoup d'autres professions, il existe un problème de « tuyau percé » qui touche les femmes et fait qu’elles ne progressent pas dans la hiérarchie puis n’occupent pas des postes importants dans la planification de l'éducation. L'IIPE partage ici les points de vue de femmes leaders à travers le monde.

 

"Arrêtez de nous considérer comme des victimes et commencez à nous considérer comme les leaders que nous sommes". C’est avec ces mots qu'un groupe de femmes afghanes avait une fois interpelé Melanne Verveer. La première ambassadrice des États-Unis sur la question des femmes dans le monde est venue raconter cette importante rencontre qu’elle a faite quand elle travaillait sur l'atténuation des conflits en Afghanistan.

Lors de cette conférence ayant pour titre « Le soft power de l'UNESCO : promouvoir l'autonomisation et le leadership des femmes », beaucoup d’intervenantes se sont fait l’écho de cette idée qu’il faut donner plus d’opportunité aux femmes de tirer parti de leur capacité à devenir des leaders. Bien que les trajectoires individuelles de ces femmes – qu’elles soient présidentes, ministres des Affaires étrangères, activistes, PDG, cinéastes, membres de familles royales et bien d'autres encore - varient considérablement, il est clair que les défis auxquels elles ont été confrontées ont de nombreux points communs.

Tarcila Rivera Zea, directrice exécutive de Chirapaq (Centre des Cultures autochtones du Pérou) et militante quechua de la région d’Ayacucho, au Pérou, a combattu pendant plus de deux décennies pour la reconnaissance des peuples autochtones et des cultures péruviennes. Elle a parlé de l'importance, pour tous, d'avoir des modèles pour avancer dans la vie. «Les femmes autochtones sont toujours représentées comme des femmes qui ont besoin d'aide, plutôt que pour ce qu'elles sont», a-t-elle expliqué, soulignant le fait que ne pas avoir de statut officiel a augmenté les difficultés rencontrées par les femmes de sa communauté.

Hoda Al-Helaissi, une des 30 femmes, sur 150 membres, de l'Assemblée Consultative de l'Arabie Saoudite (également connue sous le nom de Majlis Ash-Shura), a déclaré que les médias jouent un rôle important dans la perception erronée qu’on a des femmes. Elle cite l’exemple de sa fille qui, alors qu'elle vivait à Londres, était fréquemment interrogée sur la vie en Arabie Saoudite et a dû répondre à des questions telles que «Est-ce que tu te déplaces à dos de chameau ? »

Alors, comment les femmes peuvent-elles briser les nombreux stéréotypes persistants qui les empêchent de devenir les leaders qu’elles méritent d'être?

"Lorsque nous sommes face à des stéréotypes, nous devons prendre la parole et nous élever contre eux publiquement dans les médias, mais aussi dans la sphère privée », a déclaré l'avocate espagnole Miriam González Duránte. Pour Zuriel Oduwole, jeune cinéaste autodidacte de 14 ans, les filles et les femmes doivent prendre en main leur histoire et la raconter à leur manière.

Clare Twelvetrees, directrice générale intérimaire de la Fondation Cherie Blair pour les femmes, a ajouté que lorsque les femmes développent leurs capacités elles sont plus enclines à s'investir dans leurs communautés, à devenir des mentors et à partager leurs savoirs.

Beaucoup d'expériences et de solutions évoquées lors de cette conférence peuvent se rapporter à la place des femmes dans le domaine de la planification et de la gestion de l'éducation. Bien que de nombreuses femmes occupent des fonctions d’enseignement dans le monde entier, la plupart des postes importants dans la gestion de l'éducation continuent d'être occupés par des hommes.

L'UNESCO et l'IIPE se sont engagés à faire de l'égalité des sexes une priorité. Afin que de plus en plus de femmes soient impliquées dans la formulation de politiques, de plans et de programmes éducatifs, l'IIPE organise une Université d'été le mois prochain pour offrir à plusieurs dizaines de femmes du monde entier l'opportunité d'acquérir des compétences en leadership et de perfectionner leurs connaissances techniques.

L'objectif principal de ce cours est de renforcer les compétences techniques des femmes qui travaillent déjà dans la planification de l'éducation. Il s’agit aussi de les encourager à jouer un rôle plus important dans la mise en œuvre et le suivi des progrès dans le cadre du quatrième Objectif du développement durable (ODD4), qui veut assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.

Renforcer les compétences techniques des participantes et les aider à progresser dans leurs carrières respectives vont faire de ces femmes des modèles et des mentors pour les futures femmes planificatrices. Car, comme l’a rappelé Barbara Cleary, membre du Comité exécutif, Lobby européen des femmes : "vous ne pouvez pas devenir un modèle si vous n’en avez pas eu".

Cliquez ici pour en savoir plus sur l’Université d'été de l'IIPE destinée aux planificatrice.