Populations à faible revenu et apprentissages : une nouvelle publication fait le point

07 Septembre 2018

Dans l’ouvrage Learning at the bottom of the pyramid (actuellement disponible en anglais), des experts internationaux présentent des pistes pour ne plus se contenter d’étudier l’apprenant moyen des pays à revenu faible et intermédiaire, et de mieux prendre en compte les populations les  plus marginalisées.

Learning at the bottom of the pyramid: Science, measurement, and policy in low-income countries (Les apprentissages à la base de la pyramide : Sciences, évaluation et politiques dans les pays à faible revenu) ramène les inégalités d’apprentissage au sein même des pays au cœur de la réflexion. L’ouvrage est issu des débats sur les apprentissages qui ont eu lieu au cours d’une conférence internationale qui s’est tenue à l’Université de Pennsylvanie (UPenn), aux États-Unis, les 2 et 3 mars 2017. L’hypothèse de départ est la suivante : en s’intéressant en premier lieu aux communautés marginalisées des pays les plus pauvres, on peut améliorer l’équité et renforcer le niveau global d’apprentissage dans tout le pays.

La qualité de l’éducation et des apprentissages jouent un rôle central dans les Objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030. Ces ODD sont cependant largement normatifs. Les variations entre les pays ainsi que les pays situés en bas de la pyramide sociale ne reçoivent pas l’attention méritée.

Dan Wagner, titulaire d’une chaire UNESCO et principal organisateur de la conférence, a appelé à prendre davantage en compte « l’équité des apprentissages », ce qui selon lui permettra de renforcer le potentiel et l’impact des ODD.

Lors de cette conférence, Suzanne Grant Lewis, directrice de l’IIPE, a parlé de l’importance de tendre la main aux populations qui sont à la base de cette pyramide, afin que tous les enfants aient la possibilité de jouir de leur droit fondamental à une éducation de qualité et à l’apprentissage tout au long de la vie. « Les enfants les plus marginalisés de la planète ont trop longtemps été mis de côté. L’agenda pour l’Éducation 2030 est l’occasion de trouver de nouvelles solutions politiques capables de prendre en charge cette base de la pyramide, afin que tous les enfants puissent apprendre et s’épanouir. »

Composé d’articles et d’analyses commentés et rédigés par 36 experts internationaux, l’ouvrage est une ressource précieuse pour ceux qui cherchent à comprendre les enjeux des apprentissages dans des contextes où les ressources sont rares. Il réfléchit aux nuances complexes qui sont la base de la pyramide, examine les méthodes d’évaluation des apprentissages dans les populations marginalisées, et propose de nouvelles approches stratégiques qui permettront d’améliorer l’apprentissage pour tous. Car des connaissances plus approfondies sur l’apprentissage dans les pays à faible revenu sont essentielles à la concrétisation de l’inclusion et de l’équité en vue de renforcer la qualité de l’éducation.

 

À propos des éditeurs


Daniel A. Wagner
est titulaire de la chaire UNESCO pour l’apprentissage et l’alphabétisation et professeur d’éducation à l’université de Pennsylvanie. Il est fondateur et directeur de l’International Literacy Institute et directeur de l’International Educational Development Program de Penn. Son dernier ouvrage s’intitule Learning as Development: Rethinking International Education in a Changing World, publié Routledge (2018).

Sharon Wolf est professeure adjointe du développement humain à la Graduate School of Education de l’université de Pennsylvanie et chargée de recherche à la Jacobs Foundation. 

Robert F. Baruch est University Trustee Chair Professor à l'Université de Pennsylvanie. Il est également membre de l’American Academy of Arts and Sciences, l’American Statistical Association, l’American Educational Research Association, et l’Academy for Experimental Criminology.