Promouvoir la santé et le bien-être pour tous en Afrique : le rôle du SIGE

26 Août 2022

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©i_am_zews/Shutterstock.com

En Afrique occidentale et centrale, les acteurs des secteurs de la santé et de l’éducation se sont réunis pour promouvoir l’éducation à la santé et au bien-être des adolescents et des jeunes. Pour ce faire, des indicateurs de santé de base ont été intégrés dans les systèmes d’information sur la gestion de l’éducation (SIGE) de 11 pays de la région. Cet ajout est fait dans le cadre d’un programme de développement des capacités mené par l’IIPE et le Bureau de l’UNESCO à Dakar.

En matière de planification de l’éducation, le SIGE est la principale source de données de qualité pour renforcer la planification du système éducatif et le dialogue politique. Dans ce domaine, l’IIPE offre une coopération technique et une formation pour aider les systèmes éducatifs à améliorer la collecte, l’analyse et l’utilisation des données pour nourrir la prise de décision afin de contribuer à la transformation et à l’amélioration des systèmes éducatifs.

Inclure des indicateurs de santé de base dans le SIGE permet à l’éducation d’avoir un rôle dans la protection de la santé et du bien-être de tous les enfants et jeunes, un élément clé des objectifs de développement durable.

L’accès à une éducation de qualité et à l’apprentissage tout au long de la vie est un moyen de garantir une vie en bonne santé et le bien-être à tous. Pour réussir l’Agenda 2030, l’ODD 4 peut participer à l’accélération des progrès pour les autres droits fondamentaux, y compris l’ODD 3, qui concerne la santé et le bien-être.

La stratégie 2022 de l’UNESCO sur l’éducation pour la santé et le bien-être (disponible en anglais) renforce ce point et plaide pour des systèmes scolaires sûrs et inclusifs favorisant la santé physique comme mentale et le bien-être des apprenants. Ceux-ci devenant plus responsables grâce à une éducation sexuelle complète, de bonne qualité et favorable à une meilleure égalité des genres.

L’objectif de cette stratégie est de contribuer à l’amélioration des résultats en matière de santé et d’éducation pour tous les apprenants en soutenant le secteur de l’éducation, mais aussi d’autres parties prenantes clés, afin d’adopter une approche globale de la santé et du bien-être à l’école. Cela participera à la réalisation des ODD, en particulier ceux qui se situent au carrefour de l’éducation, de la santé et de l’égalité des sexes.

L’éducation à la santé et au bien-être est essentielle pour que tous les enfants et les jeunes puissent acquérir des connaissances précises, des attitudes et des valeurs positives, ainsi que les compétences nécessaires pour prendre des décisions éclairées concernant leur santé et leur bien-être. Cela dit, pour être efficaces ces programmes d’éducation doivent être adaptés au contexte des apprenants (sexe, groupes d’âge, situation géographique, etc.). Des enseignants très qualifiés sont également nécessaires, ainsi que la participation des parents et des communautés.

Dans ce contexte, l’UNESCO a lancé le programme "Nos droits, nos vies, notre avenir" (O³) pour aider les pays africains à améliorer leurs politiques et leurs programmes d’éducation à la santé et au bien-être en mettant en œuvre une éducation à la santé et au bien-être qui prône le respect des droits humains et l’égalité des sexes et donne aux enfants et aux jeunes les connaissances et les moyens de mener une vie en bonne santé et en sécurité.

Pour assurer la réussite de la mise en œuvre de l’éducation à la santé et au bien-être, le programme O³ soutient également les pays dans leurs efforts pour collecter et utiliser des preuves pertinentes, notamment via l’utilisation d’indicateurs internationaux. Dans ce contexte, le programme régional de renforcement des capacités pour l’intégration des indicateurs d’éducation, de santé et de bien-être dans les SIGE a été lancé en 2021 par l’IIPE et l’UNESCO Dakar. Il continue ce travail en 2022 pour consolider les progrès et développer les capacités nationales.

L’objectif global est de permettre aux professionnels et aux partenaires impliqués dans les SIGE d’être mieux soutenus dans la formulation de politiques et la prise de décisions sur la mise en œuvre de l’éducation à la santé et au bien-être pour tous, sur la base d’informations et d’analyses s’appuyant sur des preuves solides. Le programme vise également à renforcer les capacités de collecte, d’analyse et de communication des données du SIGE afin de suivre et d’évaluer la mise en œuvre de l’éducation à la santé et au bien-être pour tous.

Le programme régional a d’abord rassemblé des équipes nationales pour des ateliers virtuels et des consultations techniques  -totalisant plus de 110 participants  -de neuf pays d’Afrique de l’Ouest et centrale : Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Nigeria, République démocratique du Congo et Sénégal.

En novembre 2021, les pays participants ont observé d’importants progrès dans l’intégration des indicateurs de base dans les SIGE. Une réussite majeure compte tenu de la crise sanitaire actuelle. En 2022, deux nouvelles équipes nationales ont rejoint le programme, la République du Congo et le Gabon.

En juillet 2022, le premier atelier en face à face a eu lieu pour le programme à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Il était axé sur l’amélioration de la qualité des outils du recensement scolaire annuel et du processus de collecte de données du SIGE afin de recueillir des données fiables et valides sur les indicateurs fondamentaux de la santé et du bien-être.

« Les expériences des pays représentés et les connaissances acquises au cours de cet atelier serviront certainement de levier pour mieux soutenir la formulation de politiques et la prise de décisions éclairées en matière de santé et d’éducation au bien-être pour tous, sur la base de preuves solides et d’analyses pertinentes. »
- Christine Nepa Nepa, secrétaire générale du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation de la République démocratique du Congo.

Pendant plusieurs jours, les équipes nationales ont discuté de la manière de collecter et d’utiliser des données de qualité pour les différents indicateurs, lançant ainsi une nouvelle dynamique pour la promotion et l’accès à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité, adaptés aux besoins spécifiques des jeunes apprenants de la région.

Légende :

En juillet 2022, les 11 pays participants se sont réunis à Kinshasa, en République démocratique du Congo, pour l’atelier régional sur l’amélioration des outils de collecte de données du SIGE, afin d’examiner les progrès réalisés et de partager les meilleures pratiques.

 

L’atelier a également été l’occasion de partager bonnes pratiques et expériences au niveau régional. Il s’est conclu avec une feuille de route d’actions concrètes exprimées par chaque pays participant, dans le but d’améliorer les outils et les processus de collecte de données du SIGE, ainsi que pour commencer l’analyse des données.

Pour la région, les premiers résultats sur les indicateurs clés de la santé et du bien-être sont attendus d’ici la fin de l’année.