Un nouveau document d'orientation examine les microcrédits

06 Février 2023

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©NelsonHache/Shutterstock.com

Dans de nombreux pays, les microcrédits sont considérés comme un moyen de se reconvertir et de se perfectionner. Mais de quoi s'agit-il exactement ? En fait, des dizaines de définitions sont utilisées dans le monde entier, ce qui pose un problème d'assurance qualité. Pour aider à clarifier la situation, l'UNESCO en a proposé une définition universelle claire et neutre. Un nouveau document d'orientation en anglais de l'IIPE-UNESCO présente un schéma directeur pour l'élaboration d'une politique, l'explore en détail à l'aide d'exemples de pays, et identifie les défis et les solutions clés afin d'ouvrir la voie à une mise en œuvre solide.

Établir une définition universelle 

  • Les microcrédits viennent certifier les résultats d'un apprentissage ciblé. Ils valident ce que les apprenants savent, comprennent ou peuvent faire. 
  • Ils sont établis sur la base de normes clairement définies et sont attribués – sous la forme d'un badge ou d'un certificat – par un prestataire de confiance.
  • Ils ont une valeur en eux-mêmes et peuvent également contribuer à ou compléter d'autres micro ou macrocrédits, notamment par la validation des acquis.
  • Ils répondent aux normes requises par une assurance qualité pertinente. 

Supprimer les obstacles, offrir un plus grand choix aux apprenants 

Les microcrédits sont un bon exemple de parcours d'apprentissage flexibles et individualisés, qui peuvent offrir un choix et une autonomie accrus aux apprenants et faire tomber les obstacles à l'accès et à la progression dans les systèmes éducatifs. En ce sens, ils sont considérés comme essentiels pour adapter les systèmes d'éducation formelle aux besoins de communautés d'apprenants plus diversifiées, notamment les apprenants de première génération, les groupes défavorisés comme les réfugiés, et les étudiants de retour au pays. Il s'agit également d'un élément important de l'Agenda 2030 pour l'éducation. 

Compte tenu de l'évolution des besoins du marché du travail et des progrès technologiques, les auteurs de ce document d'orientation, Michaela Martin et Peter van der Hijden, estiment que le moment est venu d'établir un consensus sur les microcrédits au profit de tous les apprenants et de la société. 

À l'heure où les systèmes d'enseignement supérieur se développent et se diversifient rapidement, les microcrédits sont au centre du débat politique international.

Outre une nouvelle définition neutre et universelle des microcrédits, le document d’orientation examine les éléments standards – tels que les points de crédit , les organismes d'attribution et les méthodes d'évaluation, entre autres – qui rendent la nouvelle définition pleinement opérationnelle. Il explore également les acteurs – par exemple, les apprenants, les prestataires, les employeurs, les agences d'assurance qualité et autres – et les rôles qui composent l'écosystème nécessaire pour soutenir le développement réussi des microcrédits. 

Dix défis, dix solutions 

Le document explore dix enjeux liés à cette tendance croissante en matière de qualification, ainsi que dix contre-arguments et autres actions possibles pour une meilleure mise en œuvre. Les sujets abordés vont des préoccupations concernant la qualité de la pédagogie aux doutes sur le niveau, les points de crédit, la progression, la cohérence, l'évaluation, la certification et la valeur sur le marché du travail. 

Par exemple, la première difficulté concerne la perception des formations courtes et des microcrédits comme étant de faible qualité. Cela peut être dû au fait qu'ils ne font pas partie de l'enseignement diplômant, plus réglementé. Cependant, selon les auteurs du document, la qualité des microcrédits est susceptible d'être relativement élevée, car relevant du domaine public, ils sont soumis à l'examen public, et demandent donc généralement plus d'efforts dans leur préparation.

Les actions visant à garantir une qualité élevée comprennent, entre autres, l'encouragement au dialogue et à l'apprentissage par les pairs sur la manière d'améliorer la qualité, l'implication de tiers dans la conception et la mise en œuvre des programmes et l'élargissement du champ de l'assurance qualité interne. Neuf autres défis sont étudiés, avec des contre-arguments et des mesures concrètes pour remédier aux problèmes. 

Le document s'appuie également sur une série d'expériences nationales, d'études et de projets de toutes les régions du monde, et met en évidence les bonnes pratiques. 

Enfin, il se termine par sept recommandations à l'intention des décideurs publics afin de favoriser une action coordonnée, et inclut des recherches supplémentaires pour mieux comprendre l'offre de cours de courte durée au niveau national et les obstacles au développement des microcrédits, ainsi que leur valeur ajoutée pour les apprenants individuels, l'économie et la société en général.

Sept recommandations pour les microcrédits

  1. Adopter un cadre politique national 
  2. Créer un écosystème d'apprentissage multi-acteurs 
  3. Développer des cadres de qualifications nationaux complets
  4. Construire une infrastructure pour le stockage numérique de l'apprentissage 
  5. Assurer l'assurance qualité interne et externe
  6. Attribuer des ressources aux prestataires de cours et aux apprenants
  7. Effectuer des recherches exploitables pour suivre l'évolution de la situation

Regarder le webinaire de lancement du document d’orientation (en anglais)