Utiliser les données ouvertes sur les écoles pour améliorer la transparence et la responsabilité dans les Philippines

Cette étude de cas examine deux initiatives gouvernementales récentes, les tableaux de bord des écoles (School Report Cards, SRC) et le dispositif du Transparency Board (TB), et une initiative citoyenne appelée CheckMySchool (CMS).

Étant donné que les SRC et le TB sont des initiatives gouvernementales, elles disposent de séries d’informations prédéfinies et normées, ce qui n’est pas le cas de CMS. En effet, les SRC sont gérés par le ministère philippin de l’Éducation et mis en œuvre manuellement. En revanche, les informations fournies par CMS dépendent des questions soulevées par les parties prenantes. Par ailleurs, les SRC et CMS sont des plateformes permettant des dialogues interactifs sur les informations recueillies, mais non le TB.

“Les tableaux de bord des écoles dans les Philippines ont indéniablement contribué à améliorer la transparence et la responsabilité dans la gestion du système éducatif”. (page 72 de l'étude de cas)

Les informations figurant dans les SRC portent sur la responsabilité en matière de gestion, de finance et de pédagogie tandis que le TB se limite à la responsabilité financière. CMS est flexible puisqu’il est axé sur les demandes qui lui sont soumises, mais se concentre avant tout sur des questions de gestion. Le ministère de l’Éducation a élaboré les SRC (et, dans une certaine mesure, le TB) comme outils d’information et de communication, et ils n’ont donc pas vocation à permettre aux citoyens de demander des comptes, bien qu’ils puissent s’en servir pour s’exprimer. Par ailleurs, si des sanctions sont prévues au titre des lois anti-corruption en cas de non respect des obligations relatives aux SRC et au TB, elles ne sont en pratique pas appliquées. En revanche, la participation publique est indispensable à CMS en tant qu’initiative de responsabilité sociale, qui recense les questions qui lui ont été soumises et cherche à obtenir réparation, notamment dans le cas d’interventions et de mesures prises par les autorités publiques pour améliorer les services.

L’étude de cas repose sur l’examen des documents liés à ces initiatives, des entretiens conduits avec 53 acteurs locaux et nationaux et une enquête menée auprès de 278 parents, enseignants et dirigeants de la communauté d’écoles situées sur Guimaras. Les conclusions soulignent que l’émergence de ce type d’initiatives est le signe d’une culture de l’ouverture qui gagne en maturité dans le système d’éducation philippin, avec les SRC et le TB comme modèles à privilégier pour l’accès aux informations, et CMS en ce qui concerne la responsabilité.

Recommandations choisies

  • Envisager l’adoption institutionnelle de CMS
  • Publier des instructions sur la documentation et les compte rendus des réunions des SRC
  • Définir une feuille de route pour la mise en œuvre des SRC
  • Reconnaître officiellement les élèves comme utilisateurs des SRC

 

En savoir plus (infographie en englais)

 

À propos de l’auteur

Redempto S. Parafina est le directeur exécutif du réseau pour la responsabilité sociale en Asie orientale et dans le Pacifique (Affiliated Network for Social Accountability in East Asia and the Pacific, ANSA-EAP). En tant que spécialiste du développement international, il dispose d’une vaste expérience en matière de réseaux de la société civile, de renforcement des capacités et d’innovations dans la participation citoyenne à la gouvernance. Il a travaillé comme consultant sur l’application technique de la responsabilité sociale dans divers domaines, dont l’éducation, la santé, les marchés publics, les TIC et les jeunes.