Utiliser les données ouvertes sur les écoles pour améliorer la transparence et la responsabilité au Bangladesh

 

Cette étude de cas compare l’élaboration et la mise en œuvre de deux grandes initiatives relatives aux données ouvertes sur les écoles au Bangladesh : le programme gouvernemental sur les données ouvertes mis au point par le département de l’éducation primaire (DPE), et les tableaux de bord des écoles de l’initiative citoyenne Transparency International Bangladesh (TIB). TIB a pour mission d’autonomiser les parents d’élèves d’un certain nombre d’écoles primaires publiques en leur fournissant des données utiles au moyen de brochures, de panneaux et de guichets d’information, lors de discussions interactives pendant les réunions de mères et pendant les rencontres avec les autorités.

Télécharger l’étude de cas ici (en anglais)

L’étude met en valeur l’importance des dispositifs axés sur la transparence et la responsabilité et compare ces deux initiatives en vérifiant trois hypothèses : i) les initiatives sur les données ouvertes sont des outils puissants permettant d’améliorer la transparence et la responsabilité et de lutter contre la corruption dans l’éducation ; ii) comparées aux initiatives citoyennes, les initiatives gouvernementales ont moins de chance d’inciter les utilisateurs à participer, de répondre à leurs besoins et plus généralement d’avoir de véritables effets ; iii) tous les utilisateurs ne bénéficient pas équitablement des initiatives sur les données ouvertes.

Afin de tester ces hypothèses, l’étude a recueilli des données auprès des écoles primaires publiques, dont la moitié bénéficiaient d’une intervention de TIB.

D’après les données recueillies sur le terrain auprès de toutes les parties prenantes au niveau de l’école, dont les parents, les initiatives sur les données ouvertes qui ont été menées grâce à TIB se sont révélées utiles dans l’amélioration de la transparence et de la responsabilité et dans la lutte contre les risques de corruption dans les établissements. Cependant, les données montrent également qu’aucune des écoles dans lesquelles intervient TIB ne communique ses comptes financiers aux parents : elles ont plutôt tendance à donner accès à des informations touchant aux questions de pédagogie et de gestion, soit un champ assez circonscrit.

L’étude indique toutefois que le partage de ces données peut, de manière indirecte, renseigner les parents sur l’utilisation des ressources financières, les informant des risques de corruption dans les écoles et leur permettant de contester de diverses façons les irrégularités constatées.

Dans leurs conclusions, les auteurs proposent d’élaborer et de structurer les initiatives sur les données ouvertes de manière à ce que les autorités scolaires et les parents aient tous intérêt à communiquer les informations, et que les parents participent activement aux réunions de mères ou de parents en s’appuyant sur l’expérience de TIB en la matière.

Recommandations choisies

  • Créer des dispositions juridiques pour la communication des données sur les écoles
  • Allouer un budget à l’organisation de réunions de parents et de mères pour parler des données sur les écoles
  • Former les parties prenantes à l’utilisation des données ouvertes sur les écoles
  • Introduire un dispositif de suivi communautaire de la performance des écoles

 

En savoir plus (infographie en anglais) :

 

 

 

À propos des auteurs

Dipu Roy est responsable des programmes à Transparency International Bangladesh (TIB). Après des études de sociologie à l’université de Dacca, elle a mené des projets de recherche sur divers sujets : éducation, santé, gouvernement local, processus démocratique, intégrité des institutions publiques, application de la loi, etc. Elle a participé à des enquêtes et des études nationales et internationales. À TIB, elle fait partie des chercheurs travaillant sur l’utilisation d’outils de responsabilité sociale tels que les Citizen Report Cards (tableaux de bord citoyens) pour assurer un suivi des services publics locaux.

Abu Said Md. Juel Miah est responsable des programmes à Transparency International Bangladesh (TIB). Il a étudié à l’institut de politiques et de gestion du développement (Institute of Development Policy and Management) de l’université d’Anvers (Belgique). Il travaille depuis plus de treize ans sur des questions de gouvernance des services publics, de droits des femmes et des populations marginalisées, de citoyenneté active des femmes et des jeunes, d’éducation, de gouvernance des ONG et de services juridiques communautaires. Il a collaboré avec nombre d’ONG nationales et internationales travaillant au Bangladesh, notamment ActionAid, British Council, NGO Forum for Public Health et Bangladesh Centre for Advanced Studies (BCAS) comme chercheur, évaluateur, responsable des savoirs et militant.