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L’IIPE-UNESCO a organisé son premier séminaire sur le leadership dans l’éducation, avec un modèle hybride axé sur la mise en œuvre, comprenant la visite d’une école pour mieux comprendre comment faire le lien entre la politique et la pratique.
Trente participants venant de 21 pays du monde entier se sont réunis à l’IIPE à Paris pendant une semaine en avril, après cinq semaines d’apprentissage en ligne. Ils ont pu échanger en personne avec des experts internationaux et des pairs d’autres institutions et des États membres de l’UNESCO à propos de leurs expériences.
Le directeur de l’IIPE, Martín Benavides, a salué l’énergie et l’engagement des participants, soulignant qu’ils retourneraient dans leur pays avec les compétences nécessaires pour transformer l’éducation.
Le séminaire portait sur les différentes dimensions du leadership dans la conception des politiques et des plans pour une mise en œuvre réussie. Le module en ligne présentait des vidéos d’experts internationaux, des lectures, des sessions en direct, une auto-évaluation et un journal sur le leadership. À Paris, la semaine comprenait des conférences, des travaux d’équipe et des séances de pratique individuelle, permettant aux participants d’appréhender les différentes dimensions du leadership, de la mise en œuvre et du changement dans l’éducation.
De retour dans leur pays d’origine, les participants ont visité une école et rencontré les responsables pour observer comment les politiques était appliquées.
« Nous leur avons demandé de fonder leur apprentissage sur leur réalité, d’être très pratiques », a déclaré Beatriz Pont, responsable de l’offre de formation globale de l’IIPE et conceptrice du cours. « Il s’agissait de comprendre et d’apprendre comment aller au-delà de la formulation des politiques, pour une application effective des politiques et des plans d’éducation ».
Les participants ont exploré les différentes facettes de la mise en place des politiques éducatives, comme la conception intelligente, la participation inclusive des parties prenantes et les conditions préalables à un contexte favorable. Ils ont commencé par étudier comment concevoir une politique à partir d’un diagnostic fondé sur des données, et comment définir au mieux une vision claire avec des objectifs concrets ainsi que les ressources nécessaires pour assurer son exécution.
Les participants ont utilisé divers outils d’apprentissage, notamment une étude de cas de Planutopia et des modèles de mise en œuvre pratique. Ils ont également participé à une simulation de présentation de recommandations pour la mise en œuvre d’une réforme à une équipe ministérielle, en identifiant les principales parties prenantes et en formulant des stratégies d’engagement, ce qui est très important pour améliorer les résultats d’apprentissage des élèves.
Encourager la participation de toutes les parties prenantes - gouvernements, parents, syndicats d’enseignants, société civile et autres partenaires - favorise l’adhésion et l’appropriation nationale des plans ou des réformes de l’éducation, ce qui est essentiel pour une mise en œuvre réussie.
« Même si vous investissez de l’argent, sans engagement, la politique ne sera pas appliquée », a déclaré Koffi Segniagbeto, responsable de l’équipe nationale du Partenariat mondial pour l’éducation, aux participants à propos de l’engagement des parties prenantes. « En fin de compte, si tout le monde est impliqué, ce sera bénéfique. Il n’y aura pas de frustration et nous pourrons tous nous réjouir de la bonne qualité de l’éducation ».
L’une des participantes venant de Sierra Leone, Sia Fasuluku, directrice de la planification, du suivi et de l’évaluation au ministère de l’Éducation, a codirigé le dernier plan sectoriel d’éducation. « Je veux vraiment voir que nous joignons le geste à la parole. Il ne s’agit pas d’un simple document, nous voulons que les choses se concrétisent. Nous voulons des enseignants de qualité et nous voulons les garder ».
Une grande partie du cours était consacrée au leadership. Les participants ont eu l’occasion de réfléchir à leur rôle et à leur style de leadership et ont pu pratiquer différents exercices. La conscience de soi et le renforcement de l’intelligence émotionnelle sont des éléments clés du développement du leadership et sont déterminants pour l’engagement des différents acteurs, a affirmé au groupe Palena Neale, experte en développement du leadership.
Un leader qui comprend réellement comment il est perçu, et qui peut anticiper les émotions et les réactions de ses collègues et de ses adversaires, peut être beaucoup plus efficace dans la mise en œuvre d’une politique ou d’un plan, a expliqué Palena Neale.
« Le leadership, c’est construire, ajouter, créer. Et à partir de là, nous devons nous assurer que nous continuons à affiner, à polir, à améliorer les choses », a-t-elle déclaré.
Une autre session était axée sur l’alignement et la capacité des politiques, essentiels pour établir un contexte favorable à la mise en œuvre.
S’il est plus facile de s’adresser à des individus, s’adresser à l’administration publique peut être très politique, a expliqué Anton De Grauwe, expert en politique de l’éducation. « Pensez à votre équipe sportive préférée. Quelle est la raison pour laquelle elle ne réussit pas ? » a demandé Anton De Grauwe. « Souvent, ce ne sont pas les joueurs qui sont en cause, mais la façon dont l’équipe est gérée. Il en va de même pour l’éducation : tant de personnes engagées et talentueuses, mais une organisation qui ne fonctionne pas ».
Carla Livian Mills-Diamond, responsable de la planification de l’éducation à Saint-Kitts-et-Nevis, a dit que le séminaire lui avait permis d’acquérir des compétences techniques et une expérience pratique inestimables.
« Ce cours a renforcé ma confiance en tant que leader, en me donnant les moyens de diagnostiquer et d’analyser les politiques, et de formuler des actions pour les mettre en œuvre », a-t-elle déclaré. « Il est pertinent, réalisable et stimulant ».
