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Cet article a été publié par University World News
Cette année, l’Institut international de planification de l’éducation de l’UNESCO (IIPE-UNESCO) célèbre ses six décennies de développement des capacités de planification et de gestion de l’éducation dans les États Membres de l’UNESCO du monde entier. Retracez son histoire à travers les programmes de recherche majeurs qui ont contribué à façonner l’enseignement supérieur, depuis son essor à l’ère postindépendance jusqu’aux appels d’aujourd’hui à plus de flexibilité et de choix pour les étudiants.
L’IIPE-UNESCO a été fondé en 1963, au moment où de nombreux pays du Sud accédaient à l’indépendance. C’est aussi à cette époque que les pays ont concentré leurs efforts sur le développement de ressources humaines qualifiées afin de renforcer les ’administrations publiques et d’en faire bénéficier l’ensemble de la société.
Les années 1960 : l’Enseignement supérieur décolle
De nombreux pays se sont focalisés sur la création d’une université nationale et, en réponse, l’IIPE a développé son premier programme de recherche international, La planification du développement des universités, qui s’est déroulé de 1966 à 1974. Ce projet a permis de recueillir des données, par le biais d’une enquête et d’études de cas d’universités internationales, sur la planification pour améliorer l’accès à l’université et l’emploi des diplômés, la profession enseignante, et le travail de recherche notamment.
Les études de cas ont permis d’acquérir des connaissances pratiques sur la manière de planifier la création de nouvelles universités.
Les années 1970 : l’Enseignement supérieur et le monde du travail
Au milieu des années 1970, le chômage des diplômés de l’enseignement supérieur est devenu une préoccupation majeure dans de nombreux pays. En réaction, l’IIPE a lancé un nouveau programme de recherche sur l’Enseignement supérieur et l’emploi.
De 1978 à 1989, l’IIPE a travaillé avec 21 pays pour évaluer la dynamique de l’Enseignement supérieur et de l’emploi. Le projet était conçu pour établir un lien entre le développement de l’enseignement supérieur dans divers pays (en développement et développés) et l’évolution des besoins du marché du travail, afin d’améliorer la planification de l’éducation et de réduire ainsi l’inadéquation entre la formation offerte et les compétences demandées.
L’étude a non seulement institué une base de connaissances internationale sur la relation entre l’Enseignement supérieur et l’emploi, mais elle a aussi permis d’améliorer la planification de l’enseignement supérieur dans les pays sélectionnés. Elle a également servi de base à des cours intensifs organisés par l’IIPE au sein des pays, et directement à l’Institut’, sur la relation entre l’Enseignement supérieur et l’emploi.
Les années 1990 : à la recherche de l’efficacité et de l’efficience de la gestion
À la fin des années 1980, sous l’influence des idées de la nouvelle gestion publique, l’efficacité des établissements d’enseignement supérieur a été remise en question dans de nombreux pays. Face à cela, l’IIPE a lancé en 1991 un projet de recherche sur la gestion institutionnelle dans l’enseignement supérieur. Le projet était axé sur la manière d’améliorer la gestion des ressources en termes de finances, de personnel, de bâtiments et d’équipements.
À travers des études de cas internationales notamment, cette’ recherche a permis d’identifier des méthodes, des approches et des bonnes pratiques pour favoriser les pratiques de gestion innovantes dans les établissements d’enseignement supérieur.
L’étude a donné lieu à une publication phare sur les Innovations dans la gestion universitaire et à une série de 10 modules de formation, qui ont été utilisés dans de nombreux programmes de formation régionaux, sous-régionaux et nationaux.
Les années 2000 : qualité et amélioration de la gouvernance
À partir de 2004, l’IIPE s’est de plus en plus intéressé à l’amélioration de la gouvernance des systèmes d’enseignement supérieur. À une époque où les États Membres de l’UNESCO étaient confrontés à la privatisation de leur secteur d’enseignement supérieur, les systèmes d’assurance qualité, ainsi que les réformes de gouvernance dans l’enseignement supérieur, sont devenus des sujets primordiaux.
L’IIPE a exploré ce thème dans trois sous-régions, produisant 15 études de cas faisant le bilan des effets des réformes de la gouvernance menées dans 14 pays. L’IIPE a également lancé un programme de recherche pour explorer les options méthodologiques et organisationnelles des systèmes d’assurance qualité, et leur efficacité dans différents contextes, avec l’idée d’aider les pays à prendre des décisions mieux informées et plus contextualisées. Après une phase de recherche exploratoire, l’étude a contribué à la création d’une formation en cinq modules sur les options d’assurance qualité externe, traduite en français, en chinois et en arménien.
De 2005 à 2016, grâce à un ensemble de programmes de formation en ligne organisés au niveau sous-régional, l’IIPE a formé plus de 500 responsables de l’assurance qualité en Afrique, en Asie, dans la région arabe et en Europe de l’Est, soutenant ainsi la création et le développement d’agences d’assurance qualité dans le monde entier.
En 2014, en complément de la recherche sur l’assurance qualité externe, l’IIPE s’est intéressé aux options innovantes en matière d’assurance qualité interne, menée par les établissements d’enseignement supérieur.
Ce projet a été inspiré par les préoccupations majeures sur l’assurance qualité interne, en particulier dans les pays en développement où l’on assistait à une crise de la qualité dans un contexte d’augmentation rapide des inscriptions et ’de stagnation des ressources financières.
Ces travaux ont débouché sur une autre publication phare, Assurance qualité interne : améliorer la qualité et l’employabilité des diplômés du supérieur, et sur un programme de formation, qui a été déployé dans des groupements sous-régionaux et nationaux d’universités.
Offrir à la diversité d’étudiants d’aujourd’hui de plus grandes possibilités d’études
Plus récemment, les systèmes rigides d’enseignement supérieur ont été remis en cause, avec la crainte que le corps étudiant, de plus en plus diversifié, ’ne se voit pas offrir suffisamment de choix. Dans ce contexte, les recherches plus récentes de l’IIPE se sont focalisées sur les parcours d’apprentissage flexibles dans l’enseignement supérieur, et en particulier sur l’efficacité des politiques et des pratiques qui offrent aux étudiants ayant des besoins différents davantage d’options pour démarrer, progresser et terminer leurs études’ supérieures.
La recherche a comporté un inventaire des politiques et des pratiques à partir d’une analyse de la littérature, ’une enquête internationale et huit études de cas nationales approfondies, avec une évaluation de la mise en œuvre des politiques au niveau des établissements d’enseignement supérieur.
Une publication phare, ODD 4: parcours d’apprentissage flexibles dans l’enseignement supérieur – de la politique à la pratique, offre un panorama des bonnes pratiques et d’enseignements pour passer ’de la politique à la pratique sur ce sujet. La recherche a clairement insufflé des changements de politiques dans les huit pays concernés, et l’on espère que la richesse des connaissances produites incitera d’autres pays à suivre cet ’exemple.
Cette synthèse des recherches menées par l’IIPE sur l’enseignement supérieur montre le lien étroit entre les recherches de l’Institut et l’évolution des priorités politiques des États Membres de l’UNESCO au fil des décennies.
Elle montre également que les recherches de l’IIPE dans le domaine de l’enseignement supérieur ont toujours été liées aux réalités du terrain, explorant des idées novatrices et des bonnes pratiques qui peuvent inspirer d’autres pays, tout en approfondissant l’analyse de l’efficacité des options politiques. L’utilisation systématique des résultats de recherche dans le développement de programmes de formation représente une autre caractéristique unique.
Ainsi, l’IIPE diffuse les connaissances issues de ses recherches directement aux utilisateurs afin d’établir un lien puissant avec la prise de décision et la pratique.
